Les chefs d’État de la CEMAC/ Mepci-rca
La ville de Bangui accueille, ce mercredi 10 septembre, la conférence des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac). Ce rassemblement marque le renouvellement de la présidence, avec le transfert des fonctions du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra au président congolais Denis Sassou N’Guesso. C’est la première rencontre depuis la conférence extraordinaire de décembre 2024, et les dysfonctionnements budgétaires dans la région s’imposent comme un sujet central à l’ordre du jour.
Les discussions se concentreront sur des thèmes cruciaux tels que le renforcement de la mobilisation des ressources internes, l’amélioration de la transparence gouvernementale, et l’élaboration de stratégies claires pour une intégration communautaire harmonieuse. Les récents dérapages budgétaires, signalés par le Fonds Monétaire International (FMI), ont sérieusement affecté la santé financière des États membres.
L’économiste tchadien Djimadoum Mandekor, ancien directeur à la Banque des États de l’Afrique centrale, rappelle que les résolutions antérieures visaient à stabiliser les économies locales, à maîtriser les dépenses publiques et à augmenter les recettes fiscales. Les problématiques liées à la stabilité du système bancaire et la gouvernance des institutions, telles que la Banque des États de l’Afrique centrale (BÉAC) et la commission bancaire, seront également des points cruciaux afin d’assurer leur autonomie et d’éviter un financement trop important par les États.
Une autre question majeure qui devrait retenir l’attention des dirigeants est la chute des réserves de change. Mandekor évoque la nécessité de rapatrier les avoirs des entreprises pétrolières et minières, un projet qui, bien que validé, n’a pas été mis en œuvre de manière efficace. Certaines entreprises, notamment américaines, ont résisté à cette exigence, allant jusqu’à solliciter une intervention de l’ancien président Donald Trump, qui aurait exprimé sa volonté de faire pression sur le FMI pour abandonner cette mesure. Il semble donc impératif que la Cémac clarifie sa position sur cette question épineuse.
Enfin, le défi de l’intégration régionale demeure, tant sur le plan des infrastructures que sur les barrières physiques et administratives qui freinent les échanges entre les États membres.
Cette conférence représente une occasion essentielle pour redresser les finances publiques et établir des bases solides pour une gouvernance plus rigoureuse, tout en renforçant l’intégration économique au sein de la région. Une étape déterminante pour l’avenir des États de la Cémac.
Thom Biakpa