Dans le sud-ouest du Niger, dans la zone de Tillabéri, 27 soldats ont été tués le 10 septembre 2025 dans deux attaques coordonnées et menées par l’État islamique au Sahel/ AP
Le 10 septembre 2025, la région de Tillabéri, située dans le sud-ouest du Niger, a été le théâtre de violences tragiques, avec la perte de 27 soldats lors de deux attaques concertées attribuées à l’État islamique au Sahel. Ces affrontements, survenus à environ 100 kilomètres au nord de Niamey, la capitale, soulignent l’escalade inquiétante des tensions dans cette zone déjà en proie à l’insécurité.
Parmi les victimes, 15 soldats appartenaient à la Garde nationale, tandis que 12 faisaient partie des Forces armées nigériennes. Les obsèques de 22 des militaires tués ont eu lieu le 11 septembre à Tillabéri, tandis que les cinq autres, blessés lors des attaques, ont succombé à leurs blessures à Niamey.
Ces événements tragiques illustrent une stratégie d’embuscade de plus en plus audacieuse de la part des éléments du groupe État islamique, qui semblent multiplier les pièges pour inciter l’armée à sortir de ses bases. Selon des sources, des soldats auraient même refusé de participer aux combats le 10 septembre, témoignant ainsi d’un climat de peur croissante.
Les premières attaques ont débuté à la périphérie de Tillabéri, avec l’assassinat d’un berger, suivi d’une offensive contre un camp de déplacés, qui a été partiellement incendié. Ces actions ont visiblement été conçues pour provoquer une réaction de l’armée, qui s’est alors engagée dans une poursuite. Malheureusement, cette manœuvre a conduit les militaires, à bord de cinq pickups, à tomber dans l’embuscade mortelle orchestrée par l’État islamique, entraînant la perte tragique de 15 membres de la Garde nationale. Une seconde attaque, ciblant une position militaire proche de l’aéroport, a également coûté la vie à 12 soldats des Forces armées.
Dans un rapport publié le même jour, Human Rights Watch a exprimé ses préoccupations face à l’augmentation des attaques dans la région de Tillabéri, appelant les autorités à renforcer les capacités de l’armée afin d’assurer une sécurité adéquate pour les populations vulnérables. Le Niger continue de faire face à une menace jihadiste croissante, non seulement de la part de Boko Haram dans l’est du pays près du lac Tchad, mais également d’autres groupes armés dans la région ouest.
Actuellement dirigé par une junte militaire sous le commandement du général Abdourahamane Tiani, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en juillet 2023, le Niger se trouve à un tournant critique dans sa lutte contre le terrorisme et l’instabilité régionale. La situation nécessite une réponse urgente pour protéger les citoyens et restaurer la paix dans cette région troublée.
Thom Biakpa
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