Laurent Gbagbo recevant à son cabinet, le directeur exécutif du PDCI-RDA, Sylvestre Emmou, à la suite de la décision du Conseil Constitutionnel/ Sercom PPA-CI
À quelques semaines de la présidentielle du 25 octobre en Côte d’Ivoire, la tension est palpable. Cinq candidats sont officiellement en lice, mais plusieurs figures de l’opposition, dont l’ancien président Laurent Gbagbo, l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan et le président du PDCI-RDA Tidjan Thiam, contestent leur exclusion.
La candidature d’Affi N’Guessan a été invalidée par le Conseil constitutionnel, qui a estimé qu’il n’avait pas atteint le seuil requis de parrainages. Le Conseil a rejeté près de 29 000 parrainages en faveur d’Affi, invoquant des problèmes tels que des doublons, des erreurs dans les numéros de cartes d’identité, et des parrainages jugés fictifs. En conséquence, il n’a pas pu atteindre le seuil de 1 % de l’électorat local dans au moins 17 régions. Toutefois, le leader du Front populaire ivoirien (FPI) conteste ces allégations, qualifiant les chiffres avancés de « ahurissants » et soutenant que le dossier analysé ne correspond pas à celui qu’il avait initialement soumis. Selon lui, le fichier remis contenait 44 382 parrainages, et non 46 546 comme le prétend le Conseil.
Refusant de se laisser faire, Affi N’Guessan a annoncé son intention de saisir le procureur de la République pour porter plainte contre X, demandant une enquête sur ce qu’il considère comme une falsification de son dossier. En attendant, il appelle à la suspension du processus électoral.
Dans ce contexte, il a rencontré, le mercredi 10 septembre, l’ancien président Laurent Gbagbo, président du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), également exclu de la présidentielle. Cette rencontre a été perçue par Affi comme une étape vers un rapprochement des forces d’opposition. Le climat de contestation touche également le PDCI, dont le leader Tidjane Thiam a vu sa candidature rejetée. Son représentant, Sylvestre Emmou, a également rencontré Gbagbo pour discuter des stratégies à adopter pour la suite du processus électoral.
D’autres candidats recalés, comme Assalé Tiémoko, président du mouvement « Aujourd’hui Demain la Côte d’Ivoire » (ADCI), et Vincent Toh Bi, président du mouvement « Aube Nouvelle », ont également été reçus par Laurent Gbagbo le 11 septembre à Abidjan. Vincent Toh Bi a qualifié cette discussion de « très riche en enseignements ». Ces échanges visent à renforcer le dialogue politique et à préserver la stabilité nationale en vue des élections.
Le parti au pouvoir, accusé de manipuler le processus électoral pour éliminer des opposants, se défend en affirmant qu’il respecte les décisions d’une justice indépendante. Parmi les candidats qualifiés pour le scrutin, on retrouve le président sortant Alassane Ouattara, l’ex-Première dame Simone Ehivet Gbagbo, ainsi que les anciens ministres Jean-Louis Billon et Ahoua Don Mello.
La situation en Côte d’Ivoire reste donc très volatile, et la mobilisation des candidats recalés pourrait avoir un impact significatif sur l’issue de la présidentielle à venir.
Thom Biakpa
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