Au Cameroun, la désignation de Issa Tchiroma divise au sein de l’opposition/ Wikipédia
Le climat politique au Cameroun est en pleine effervescence depuis la désignation, le 13 septembre, d’Issa Tchiroma Bakary comme « candidat consensuel » d’une faction de l’opposition en vue de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre. Cette annonce, émanant de l’Union pour le changement, un mouvement dirigé par Anicet Ekane et Djeukam Chameni, a suscité des réactions mitigées et a mis en lumière des divisions au sein de l’opposition.
Sur un plateau de télévision privée camerounaise, le dimanche 14 septembre, Célestin Bedzigui, président d’un parti politique ayant investi un candidat pour cette élection, a qualifié la désignation d’Issa Tchiroma de non-événement, indiquant qu’il n’y a eu aucune avancée significative. Son avis est partagé par Akere Muna, avocat et candidat à la présidentielle, qui a exprimé son désintérêt pour cette annonce tout en questionnant la légitimité des initiateurs de cette démarche : « Qui a donné ce mandat à Anicet Ekane et Djeukam Chameni ? » a-t-il interpellé. Hilaire Nzipang, également candidat recalé pour l’élection, a rejoint cette critique, reprochant aux initiateurs de s’être approprié une question qui devrait concerner directement les candidats eux-mêmes.
Face à ces critiques, Anicet Ekane et Djeukam Chameni ont défendu leur démarche, affirmant qu’il ne s’agissait pas uniquement de désigner un candidat unique, mais plutôt de créer une dynamique populaire autour d’une figure capable de mettre en œuvre leur programme de transition et de refondation. Selon eux, Issa Tchiroma Bakary est le seul à s’engager à réaliser ce programme s’il est élu.
À moins d’un mois des élections, les facilitateurs de l’Union pour le changement, malgré les critiques, affirment poursuivre les discussions avec les autres candidats. Actuellement, la course à la présidence compte un total de 12 candidats, dont celui du pouvoir et 11 représentant l’opposition.
Cette situation illustre les défis auxquels est confrontée l’opposition camerounaise, qui peine à s’unir face à un environnement politique complexe. Les prochaines semaines s’annoncent cruciales, alors que les candidats tentent de mobiliser leurs bases respectives et de préparer leur stratégie pour le scrutin à venir.
Thom Biakpa