Au Togo, Marguerite Gnakade a été mise aux arrêts par les autorités/ wikimédia
Margueritte Gnakade, ancienne ministre des Armées et figure critique du régime de Faure Gnassimgbé, a été arrêtée le mercredi 17 septembre 2025 à son domicile à Lomé par les services de sécurité. Cette interpellation survient alors que Gnakade, qui a été démis de ses fonctions en 2022, est devenue une voix influente appelant à un changement politique au Togo.
Selon des témoins, plusieurs unités de police ont envahi la ruelle menant à son domicile avant de l’emmener à la direction centrale de police judiciaire pour être entendue. Très active sur les réseaux sociaux, Gnakade n’a pas hésité à critiquer le président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis près de 20 ans. Dans une de ses récentes publications, elle a déclaré que « Faure Gnassingbé a échoué » et a averti que le maintenir au pouvoir constituerait une grave erreur.
Margueritte Gnakade a également été une figure de proue dans le mouvement du 6-Juin, qui revendique la démission de Gnassingbé. Ancienne dirigeante de la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie, elle a marqué l’histoire en devenant la première femme à diriger les armées togolaises en 2020. Cependant, son mandat a été de courte durée, puisqu’elle a été évincée du gouvernement en 2022.
Le 30 août dernier, Gnakade a une nouvelle fois plaidé pour une transition pacifique dans une vidéo largement diffusée qui a résonné auprès de nombreux Togolais. Bien qu’aucune déclaration officielle n’ait été faite par les autorités concernant son arrestation, une source policière a indiqué qu’elle était accusée d’« incitation à la rébellion ».
Cette action contre Margueritte Gnakade soulève des inquiétudes quant à la liberté d’expression et à la répression des voix dissidentes au Togo, à un moment où le pays est en proie à des tensions politiques croissantes. La communauté internationale et les défenseurs des droits humains scrutent de près l’évolution de cette situation.
Thom Biakpa