La campagne électorale en vue de la présidentielle du 12 octobre, bat son plein au Cameroun/ VOA
La campagne électorale pour l’élection présidentielle prévue le 12 octobre au Cameroun a été lancée le 27 septembre, entraînant une dynamique politique intense à travers le pays. En seulement 48 heures, les candidats se sont mobilisés pour séduire l’électorat avec des programmes variés et des meetings organisés dans tout le territoire. Dans ce contexte, deux figures de l’opposition, Akere Muna du parti Univers et Ateki Caxton du Parti de l’alliance libérale (PAL), ont fait le choix stratégique de suspendre leur campagne pour se rallier à Bello Bouba Maïgari, candidat de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP).
À Yaoundé, la capitale, la présence du président sortant Paul Biya est omniprésente avec des affiches et des banderoles promouvant son slogan de campagne, « Grandeur et espérance », disponible en français et en anglais. Cependant, cette visibilité ne semble pas convaincre tous les citoyens. Joseph Olama, un jeune cadre d’entreprise, s’interroge : « On voit des affiches, des banderoles dans toutes les rues, mais la question est : où est le candidat ? » Cette remarque soulève des inquiétudes sur l’absence apparente de Biya sur le terrain malgré l’énorme déploiement de ressources par son parti, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).
Les ralliements d’Akere Muna et d’Ateki Caxton sont perçus comme des signes encourageants par Michel Oyane, universitaire et expert en marketing politique. Selon lui, la fragmentation de l’opposition, qui compte encore 11 candidats, constitue un handicap majeur. « Il est regrettable qu’ils n’aient pas réussi à s’entendre. Dans un scrutin à un tour, il est crucial de regrouper les forces autour d’une candidature consensuelle », souligne-t-il. Oyane appelle à une unité au sein de l’opposition, avertissant que ceux qui ne s’unissent pas assumeront la responsabilité de la réélection de Biya. Avec ces retraits, le nombre de candidats en lice pour la présidence se réduit à dix.
Akere Muna a lui-même justifié son ralliement, devenant ainsi le deuxième candidat à rejoindre Maïgari cette semaine. Ce choix suscite des interrogations sur ses motivations et les implications de cette décision à l’approche de l’élection.
Parallèlement, Cabral Libii, candidat du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), a su mobiliser ses partisans en organisant un grand meeting à Douala le 28 septembre, malgré des complications administratives qui ont entravé son entrée en campagne. Issa Tchiroma Bakary, du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), a également renforcé sa position en recevant le soutien d’Emmanuel Simh, vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), malgré la décision de ce dernier de ne pas donner de consignes de vote après la prise de position de Maurice Kamto, son ancien président.
Alors que la campagne électorale se poursuit, les ralliements et alliances au sein de l’opposition pourraient s’avérer déterminants pour l’issue de cette élection présidentielle, qui représente un moment clé pour l’avenir politique du Cameroun. Les électeurs suivront de près l’évolution des candidatures et les dynamiques de coalition dans les jours à venir, espérant un changement significatif dans le paysage politique du pays.
Thom Biakpa