Des éléments du Front de libération de l’Azawad (FLA)/ AFP
Dans le nord du Mali, le climat militaire semble calme, mais les rebelles touaregs du Front de Libération de l’Azawad (FLA) préviennent que cette accalmie est trompeuse. Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole du FLA, a déclaré lors d’une interview à Paris que « c’est le calme avant la tempête », soulignant que les forces du FLA et l’armée malienne se préparent intensément à d’éventuels affrontements.
Ramadane évoque la bataille de Tinzawaten, survenue il y a environ 14 mois, qui a causé la mort de plus de 80 paramilitaires russes de Wagner. Il insiste sur le fait que, même si des pertes ont été subies du côté du FLA, la destruction de l’unité de Wagner a été une victoire significative. « Nous avons perdu des hommes, mais nous avons gagné la bataille », affirme-t-il, ajoutant qu’un monument a été érigé à Tinzawaten pour honorer les martyrs de cette confrontation.
Concernant les pertes des forces maliennes et des paramilitaires russes, Ramadane indique avoir recensé entre 85 et 87 cadavres parmi les mercenaires de Wagner, ainsi que quelques militaires maliens. Il mentionne également détenir deux prisonniers russes suite à cette bataille.
Sur le plan technologique, le porte-parole du FLA révèle que bien que leurs ennemis aient utilisé des drones, ils ont également accès à ces engins. Cependant, il précise que le FLA n’a pas de soutien matériel officiel de pays amis. « Les drones sont disponibles sur le marché noir. On les achète et on les modifie », explique-t-il.
Interrogé sur les relations avec l’Algérie, Ramadane dément tout rapprochement avec le gouvernement algérien, malgré les accusations de Bamako selon lesquelles l’Algérie servirait de base arrière pour le FLA. Il souligne que le régime malien a tendance à accuser divers pays de s’ingérer dans ses affaires internes, notamment la France, l’Ukraine, et d’autres voisins.
L’interview aborde également la présence des jihadistes du JNIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) dans la région. Bien que le FLA et le JNIM aient combattu ensemble lors de la bataille de Tinzawaten, Ramadane précise qu’il n’existe aucune coordination entre les deux groupes. « Nous avons des objectifs différents. Nos revendications sont politiques et se concentrent sur le bien-être de la population de l’Azawad », insiste-t-il.
Cependant, un pacte de non-agression entre le FLA et le JNIM a été établi pour éviter les conflits internes. Ce mécanisme a été mis en place suite à des initiatives communautaires visant à prévenir les confrontations entre les deux groupes.
Alors que la situation reste tendue dans le nord du Mali, les revendications politiques du FLA et son engagement envers la population de l’Azawad soulignent la complexité du conflit dans cette région. Les enjeux en cours, tant militaires que politiques, continuent de façonner un paysage instable où les alliances et les rivalités peuvent rapidement évoluer.
Thom Biakpa
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