Vue générale de la raffinerie Dangote Petroleum Refinery Petrochemicals, à Lagos / AFP
Au Nigeria, un mouvement de grève a été déclenché ce lundi 29 septembre, touchant particulièrement les agences publiques du secteur pétrolier, suite à un appel de l’Association des cadres du pétrole et du gaz au Nigeria (Pengassan). Ce conflit oppose le syndicat au milliardaire Aliko Dangote, propriétaire de la méga-raffinerie située en périphérie de Lagos, accusé d’avoir licencié de manière injuste des centaines de travailleurs affiliés à Pengassan.
Les grévistes, qui espèrent perturber progressivement l’approvisionnement de l’usine en pétrole brut, dénoncent ce qu’ils considèrent comme une injustice flagrante. En effet, la mobilisation a été provoquée par le licenciement présumé de 800 travailleurs nigérians, employés de la raffinerie de Lekki, en raison de leur affiliation syndicale. Selon Pengassan, le groupe Dangote aurait ensuite décidé de remplacer ces employés par des travailleurs étrangers, notamment d’origine indienne.
La grève a reçu le soutien de l’une des principales centrales syndicales du pays, le Trade Union Congress (TUC). Son secrétaire général a exhorté la direction du groupe Dangote à réintégrer les salariés licenciés et à présenter des excuses publiques.
Cependant, d’autres syndicats, ainsi que le ministre du Travail et de l’Emploi, ont exprimé des inquiétudes concernant les conséquences économiques potentielles de cette grève. Ils mettent en garde contre le risque d’un “sabotage économique” qui pourrait affecter l’économie nigériane déjà fragile.
Face à ces accusations, le groupe Dangote a dénoncé ces actions comme une tentative de sabotage économique, tout en recevant l’assurance du gouvernement fédéral que l’approvisionnement en pétrole brut pour la raffinerie se poursuivrait sans interruption.
Ce conflit souligne les tensions croissantes dans le secteur pétrolier nigérian, où les questions de droits des travailleurs et de gestion des ressources humaines continuent d’alimenter des débats houleux. Les semaines à venir seront déterminantes pour l’évolution de cette situation et son impact sur l’économie du pays.
Thom Biakpa