Blaise Lasme à gauche et Dahi Nestor à droite ont été placés, mardi sous mandat de dépôt/ Wikimédia
Le mardi 30 septembre, à Abidjan, Blaise Lasm et Nestor Dahi, deux cadres du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt. Les accusations portées contre eux incluent l’atteinte à la sûreté de l’État, l’appel à l’insurrection, ainsi que des troubles à l’ordre public et l’inobservation de la décision du Conseil constitutionnel.
Cette situation s’inscrit dans le contexte de la récente candidature de Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d’Ivoire, qui a été rejetée au début du mois de septembre. Suite à cette décision, Gbagbo et ses partisans avaient annoncé leur intention de mener des “actions pacifiques et démocratiques”.
Les inculpations de Lasm et Dahi font suite à une journée d’audition. Selon Me Roselyne Serikpa, leur avocate, la justice se fonde sur une vidéo datant du 27 septembre, lors d’une réunion de sensibilisation à Yopougon, animée par Nestor Dahi, chargé de la mobilisation du PPA-CI dans cette commune. Elle défend son client en affirmant que son rôle est de galvaniser les militants et qu’il n’a pas pour intention d’appeler à l’insurrection. Par ailleurs, elle précise que la justice lui reproche de s’opposer à un quatrième mandat d’Alassane Ouattara, le président sortant.
Ces arrestations surviennent à l’approche d’une marche prévue par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le PPA-CI, qui vise à “exiger un dialogue politique pour des élections inclusives, transparentes et démocratiques”.
Les autorités ivoiriennes, de leur côté, rappellent que les décisions du Conseil constitutionnel, qui a rejeté les candidatures des leaders des deux partis pour la présidentielle du 25 octobre, ne sont pas sujettes à recours. Amadou Coulibaly, ministre porte-parole du gouvernement, souligne que contester ces décisions pourrait entraîner des poursuites judiciaires.
La situation politique en Côte d’Ivoire demeure tendue à l’approche des élections, et les réactions à ces événements pourraient influencer la dynamique politique du pays dans les jours à venir.
Thom Biakpa