Macky Sall, l’ancien président sénégalais à donné dans une interview, sa version sur la « dette cachée »/ AFP
Le débat sur la dette du Sénégal est de nouveau au cœur des discussions, suite aux déclarations de l’ancien président Macky Sall lors d’une interview accordée à l’Atlantic Council. Cette prise de parole fait suite à l’annonce par les autorités sénégalaises d’une « dette cachée » estimée à près de sept milliards de dollars, accumulée entre 2019 et 2024, après son départ du pouvoir.
Dans le cadre de la promotion de son dernier livre, L’Afrique au cœur, Macky Sall a tenu à clarifier sa position sur ce sujet épineux. Il a exprimé sa surprise face à l’existence de cette dette, qualifiant le terme de « non-sens ». Selon lui, une dette publique ne peut pas être cachée par définition. « J’ai été le premier surpris à entendre parler de dette cachée. C’est un non-sens. Une dette publique, on ne peut pas la cacher par définition », a-t-il déclaré.
Sall a aussi souligné son incompréhension concernant le fait que lui-même, les services de l’État, les instances régionales et le Fonds monétaire international (FMI) n’aient pas été informés de cette situation. « Comment on peut cacher tout cela, sans que la surveillance multilatérale du FMI qui est permanente, sans que moi-même, président de la République, je ne sois jamais informé de ces accusations ? » a-t-il questionné, tout en se vantant des succès de son mandat, tels que l’électrification et la mise en place du train express.
Le ministre de l’Économie, Abdourahmane Sarr, a apporté des éclaircissements sur les réseaux sociaux, affirmant que des paiements directs effectués à l’étranger sous l’ancienne administration n’avaient pas été correctement tracés dans les comptes présentés à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ce qui pourrait expliquer la notion de dette cachée.
Macky Sall, qui semble envisager une candidature au poste de secrétaire général des Nations unies, a conclu en exprimant son désir de « comprendre » l’origine de cette dette de sept milliards de dollars, tout en attendant l’audit demandé par les nouvelles autorités.
Cette affaire soulève des interrogations sur la transparence de la gestion financière du pays et pourrait avoir des répercussions sur la scène politique sénégalaise à l’approche des prochaines élections.
Thom Biakpa