Manifestation du mouvement Gen Z 212 sur un marché de Rabat, le 29 septembre 2025/ AFP
Un mouvement de protestation sans précédent s’est intensifié au Maroc, marqué par des mobilisations massives de jeunes qui se déroulent dans plusieurs villes du royaume. Pour la quatrième fois consécutive, le mardi 30 septembre, des centaines de manifestants ont répondu à l’appel du collectif Gen Z 212, revendiquant des réformes urgentes dans l’éducation et une amélioration des services de santé publique. Les slogans résonnent dans des villes comme Rabat, Casablanca, Fès et Tanger, illustrant un désir collectif de changement.
Initialement pacifiques, ces manifestations ont récemment pris une tournure plus violente. Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, avec des véhicules de police incendiés ou renversés, notamment dans la banlieue d’Agadir. Des sources de militants des droits humains rapportent également des affrontements à Oujda, au nord-est, et à Beni Mellal, au centre du pays.
Alors que les sit-in étaient jusqu’à présent marqués par une ambiance calme, la répression policière s’est intensifiée. Chaque soir, la police disperse systématiquement les rassemblements, procédant à de nombreuses interpellations. Des organisations de défense des droits humains dénoncent des « arrestations violentes et arbitraires », exacerbant les tensions entre la jeunesse et les autorités.
Le mouvement Gen Z 212, qui a émergé sur la plateforme Discord, se distingue par son absence de leader déclaré, ce qui en fait un collectif atypique et dynamique. En réponse à cette situation, le gouvernement marocain a enfin réagi, affirmant, dans un communiqué diffusé le même jour, qu’il « comprend les revendications sociales » et qu’il est « prêt à y répondre de manière positive et responsable ».
Quatre jours après le début des premières manifestations, la mobilisation semble toujours aussi forte, avec de nouvelles foules se réunissant à Fès et à Tanger. Ce mouvement inédit pourrait bien marquer un tournant dans la dynamique sociale et politique du pays, alors que la jeunesse marocaine exige un avenir meilleur et plus équitable.
Thom Biakpa