Au Ghana, pour la campagne 2025-2026, le prix du kg du cacao est fixé à 3,92 euros/ AdobeStock
Le jeudi 2 octobre 2025, le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao après la Côte d’Ivoire, a annoncé une augmentation significative de 12,3 % du prix payé aux producteurs pour la saison 2025/26. Cette décision, qui entre en vigueur immédiatement, vise à s’aligner sur la hausse des prix mondiaux du cacao et à améliorer les conditions de vie des agriculteurs.
Ainsi, pour cette nouvelle campagne, le prix du cacao ghanéen sera fixé à 3,92 euros le kilo, soit 2600 Fcfa ce qui reste cependant inférieur au tarif ivoirien, établi à 4,26 euros (2800 Fcfa) le kilo. Ce système de tarification est très réglementé : les producteurs sont tenus de vendre leur récolte à un organisme public qui détermine les prix chaque année. Le ministre des Finances, Cassiel Ato Forson, a souligné que cette hausse témoigne de l’engagement du gouvernement à garantir une rémunération équitable pour les efforts des agriculteurs.
En complément de cette hausse de prix, le gouvernement a également annoncé la poursuite de programmes de soutien aux agriculteurs. Cela inclut la distribution gratuite d’engrais, de pesticides, de pulvérisateurs, ainsi que des aides pour l’éducation des enfants des producteurs.
Cependant, malgré cette augmentation, de nombreux agriculteurs ghanéens expriment leur mécontentement face à des prix jugés encore insuffisants. Certains d’entre eux évoquent la tentation d’abandonner leurs plantations de cacao pour se tourner vers des activités plus lucratives, comme l’exploitation illégale d’or. Ce phénomène pose de sérieux défis pour le secteur, notamment à travers la contrebande de cacao, où une partie des récoltes ghanéennes pourrait être revendue en Côte d’Ivoire pour bénéficier de prix plus élevés, entraînant des pertes fiscales et des problèmes de traçabilité.
Le cacao représente environ 10 % du PIB du Ghana et constitue la troisième source de revenus à l’exportation du pays, après l’or et le pétrole. Ce secteur emploie un million de personnes, mettant en lumière l’importance cruciale des petits exploitants dans l’économie ghanéenne. La hausse des prix, bien qu’encourageante, souligne aussi la nécessité d’une attention continue portée aux défis auxquels sont confrontés les producteurs de cacao, afin d’assurer la durabilité de cette filière essentielle.
Thom Biakpa