Les cinq candidats retenus pour la présidentielle du 25 octobre en Côte d’Ivoire / AFP
Ce vendredi 10 octobre marque le coup d’envoi de la campagne électorale en Côte d’Ivoire, à moins de deux semaines de la présidentielle prévue le 25 octobre. Cinq candidats, retenus par le Conseil constitutionnel, se lancent dans une bataille pour convaincre les électeurs à travers une série de meetings, caravanes et rencontres avec des groupes socio-professionnels.
Des candidats en quête de soutien
Jean-Louis Billon, ancien ministre et candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), débute sa campagne à Abidjan, par une parade dans la commune de Koumassi, suivie d’un meeting à Marcory. Pour lui, la priorité est de rallier les électeurs de son parti d’origine, le PDCI, qui n’a pas encore donné de consigne de vote à la suite du rejet de la candidature de son président, Tidjane Thiam. « La première adversité se trouve au sein de son propre parti », indique son entourage, tout en restant optimiste quant à des tractations discrètes en sa faveur.
Ahoua Don Mello, qui se présente comme candidat indépendant après avoir été démis de ses fonctions au sein du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), mène également une campagne active. Il doit rencontrer des électeurs à Cocody ce vendredi 10 octobre et prévoit des interventions à Bouaké, où il entend mettre en avant l’idée de la souveraineté économique du pays, une thématique qu’il entend promouvoir dans les grandes villes ainsi que dans les petits campements.
Simone Ehivet Gbagbo, candidate du Mouvement des générations capables (MGC) et ancienne première dame, démarrera sa tournée à Bouaflé pour échanger avec les producteurs de cacao, soulignant ainsi son engagement en faveur de la transformation des produits locaux. De son côté, Henriette Lagou du GPPaix également candidate, tiendra un meeting à Daoukro le 13 octobre, prônant la paix et la cohésion sociale.
Alassane Ouattara, le président sortant, ouvrira sa campagne par un meeting à Daloa le samedi 11 octobre. La mobilisation des électeurs reste un enjeu crucial pour le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir. Ibrahim Cissé Bacongo, le Secrétaire exécutif du RHDP, a déclaré : « On ne peut se permettre de donner 50% à Alassane Ouattara. Si on lui donne 50%, c’est qu’on a échoué ». Il appelle à viser un score d’au moins 75%.
Un contexte électoral tendu
Cette campagne se déroule sur fond de tensions, exacerbées par le rejet des candidatures de Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo par le Conseil constitutionnel début septembre. Les partis concernés continuent d’appeler à la mobilisation.
Le Front commun, qui regroupe les partis de Gbagbo et Thiam, a prévu une marche à Cocody, initialement destinée à exiger un dialogue pour des élections inclusives et transparentes, qui a finalement été interdite par un arrêté du préfet d’Abidjan, très tôt ce vendredi 10 octobre. Cette initiative est entourée d’incertitudes, car les autorités ont interdit une mobilisation similaire la semaine précédente, invoquant des « risques de troubles à l’ordre public ».
Avec une trentaine de militants du PDCI et du PPA-CI déjà inculpés et placés sous mandat de dépôt, la tension politique est palpable. Le paysage électoral ivoirien se prépare donc à une campagne intense, où les enjeux de légitimité, de mobilisation et de dialogue démocratique seront cruciaux pour l’avenir du pays.
Thom Biakpa