Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra / Wikimedia
La Centrafrique se prépare pour les élections générales du 28 décembre prochain, une étape cruciale dans son parcours politique. Ce samedi 11 octobre, la clôture des candidatures a été officiellement annoncée. Parmi les dossiers soumis, celui d’Anicet-Georges Dologuélé, ancien Premier ministre, suscite une attention particulière. Sa candidature, longtemps entourée de doutes, a été confirmée par l’Autorité nationale des élections (ANE). Dologuélé a dû surmonter un obstacle majeur : sa double nationalité franco-centrafricaine, mais il semble avoir réussi à franchir cette barrière.
Neuf candidats ont été déclarés pour cette élection présidentielle, qui se tient dans un contexte de boycott par l’opposition. Ces candidats se préparent à affronter le président sortant, Faustin Archange Touadéra, selon les informations fournies par la commission électorale.
C’est sous une pluie battante que la candidature d’Anicet-Georges Dologuélé a été déposée par une délégation de l’Union pour le renouveau centrafricain (Urca). L’opposant a choisi de déléguer cette tâche à son équipe, ne se rendant pas sur place.
« J’ai soumis tous les documents nécessaires. C’est ma troisième candidature et je n’ai jamais rencontré de problèmes à ce sujet. J’ai prouvé ma nationalité avec un certificat, j’ai fourni les actes de naissance de mes parents centrafricains, un casier judiciaire vierge, un certificat de santé, mes diplômes, ainsi que des preuves de propriété. Je suis familier avec cette procédure », a-t-il déclaré.
En septembre dernier, Dologuélé a renoncé à sa nationalité française pour se conformer aux exigences de la nouvelle constitution et se présenter à l’élection. Malgré les critiques de certains partisans du pouvoir qui soutiennent qu’il est maintenant apatride et que sa candidature pourrait être rejetée, l’ancien Premier ministre reste optimiste.
« J’étais candidat il y a cinq ans. Pourquoi n’ont-ils pas dit à l’époque que je n’étais plus centrafricain ? C’est seulement maintenant que je ne porte plus la nationalité française qu’on m’accuse de ne pas être centrafricain. Je suis l’unique apatride dans l’histoire du pays, alors que d’autres binationaux siègent dans le gouvernement, à l’Assemblée nationale, dans l’armée et l’administration. Le droit est le droit, et j’ai confiance en la justice de mon pays », a-t-il affirmé.
L’ANE a enregistré en tout dix candidats pour cette élection présidentielle. Le Conseil constitutionnel se prononcera dans les semaines à venir sur la validité des candidatures, incluant celle d’Anicet-Georges Dologuélé. Cette élection s’annonce donc riche en enjeux, et les yeux seront tournés vers le verdict du Conseil constitutionnel.
Thom Biakpa