Une mine d’or dans le sud-kivu/ AFP
La République démocratique du Congo (RDC) est à nouveau sous les projecteurs en raison d’accusations graves portées contre les rebelles du M23. L’entreprise minière Twangiza a déclaré que près de 500 kilos d’or auraient été volés sur sa concession aurifère dans la province du Sud-Kivu, entraînant une perte estimée à environ 70 millions de dollars en cinq mois.
Selon les informations fournies par Twangiza, les rebelles du M23 auraient bénéficié de l’assistance de certains employés de la mine pour transporter l’or dérobé. L’entreprise a détaillé dans une réponse à l’agence Reuters que le vol aurait commencé par un premier lot de 50 kilos, suivi de transports « discrètement acheminés par des canaux souterrains ». Les pertes mensuelles s’élèveraient à plus de 100 kg d’or ainsi qu’à cinq millions de dollars en équipements et matériaux depuis que le M23 a pris le contrôle de la mine en mai dernier.
Face à cette situation alarmante, Twangiza prévoit de déposer une plainte formelle auprès des instances d’arbitrage international et des autorités congolaises. L’entreprise a également déclaré un cas de force majeure, notamment à la suite d’une frappe de drone survenue le 15 octobre, qui a détruit des infrastructures de production d’électricité sur le site. Les responsabilités concernant cette attaque demeurent floues.
La concession aurifère de Twangiza, qui était initialement exploitée par le groupe canadien Banro, a été cédée à Shomka Resources, une société enregistrée à Hong Kong, après le départ de Banro en 2020. Twangiza a également signalé des violations des droits humains, accusant les rebelles d’expulser des habitants, de démolir des églises et d’utiliser des techniciens rwandais pour extraire des données géologiques dans le but de poursuivre et d’étendre l’exploitation minière. Actuellement, plus de 150 travailleurs resteraient sur le site, toujours sous occupation du M23, mais sont injoignables.
Le gouvernement rwandais n’a pas encore réagi aux accusations formulées par l’entreprise. Cette situation souligne une fois de plus les tensions persistantes dans la région et les défis auxquels font face les entreprises opérant dans un environnement instable.
Thom Biakpa