Simone Ehivet Gbagbo, candidate du MGC, lors de son adresse aux Ivoiriens, le 27 octobre 2025 / capture d’écran
En Côte d’Ivoire, les réactions se multiplient après la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 25 octobre. D’après la Commission électorale indépendante (CEI), le président sortant Alassane Ouattara arrive largement en tête avec 89,77 % des suffrages, s’assurant ainsi un nouveau mandat à la tête du pays.
Parmi ses adversaires, Jean-Louis Billon a reconnu sa défaite avant même la fin de l’annonce officielle. D’autres candidates, notamment Simone Ehivet Gbagbo et Henriette Lagou, ont également pris la parole pour commenter les résultats.
Simone Ehivet Gbagbo conteste la transparence du scrutin
Arrivée troisième avec 2,42 % des voix, l’ancienne Première dame a déclaré « prendre acte » des chiffres communiqués par la CEI, tout en affirmant qu’ils « ne reflètent pas fidèlement la volonté populaire ». La candidate du Mouvement des générations capables (MGC) a dénoncé un « système électoral inéquitable et verrouillé », évoquant également des violences ayant perturbé le vote dans certaines localités.
Simone Ehivet Gbagbo a aussi pointé du doigt les divisions internes de l’opposition :
« Le changement souhaité par le peuple ivoirien était à portée de main. Mais malheureusement, certains acteurs ont privilégié leurs calculs personnels, leur égoïsme et la division, au détriment de l’intérêt du pays. »
Henriette Lagou félicite le président sortant
De son côté, Henriette Lagou, candidate du Rassemblement pour la paix, la cohésion et l’unité (RPCU), arrivée en dernière position avec 1,15 % des voix, a tenu un discours d’apaisement. Si elle a déploré quelques incidents lors du scrutin, elle a reconnu sa défaite et félicité Alassane Ouattara :
« En républicaine et démocrate convaincue, respectueuse des institutions et de la volonté du peuple souverain, j’adresse mes sincères félicitations au président pour la confiance que le peuple lui renouvelle. »
Ahoua Don Mello reste silencieux pour l’instant
Le candidat indépendant Ahoua Don Mello, ancien cadre du PPA-CI et proche de Laurent Gbagbo, a recueilli 1,97 % des suffrages. Il ne s’est pas encore exprimé publiquement sur les résultats.
L’opposition absente et en colère
Cette élection s’est déroulée sans la participation des deux grandes figures de l’opposition, Laurent Gbagbo (PPA-CI) et Tidjane Thiam (PDCI-RDA), dont les candidatures ont été invalidées par le Conseil constitutionnel.
Depuis Paris, Tidjane Thiam, radié de la liste électorale, a réagi dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Il a estimé que le faible taux de participation traduit « un profond malaise » et a appelé à l’ouverture d’un dialogue national.
De leur côté, les deux principaux partis de l’opposition ont publié un communiqué conjoint à travers leur coalition, le Front commun, dénonçant une « mascarade électorale » et un « coup d’État civil ». Ils réclament « l’organisation de nouvelles élections crédibles, transparentes, inclusives et conformes à la Constitution ».
Vers une nouvelle crise politique ?
Alors que les partisans d’Alassane Ouattara célèbrent la victoire annoncée de leur champion, le climat politique reste tendu. Les accusations de fraude et d’exclusion risquent d’alimenter un sentiment de frustration au sein d’une partie de la population, dans un pays encore marqué par les crises électorales du passé.
La CEI doit transmettre ces résultats provisoires au Conseil constitutionnel, qui proclamera les résultats définitifs dans les jours à venir.
Thom Biakpa
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