Ousmane Sonko, le premier ministre sénégalais / AP
Le gouvernement sénégalais entend alléger la facture énergétique des ménages et des entreprises. Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé, le 27 octobre, que des mesures seraient prises dans les prochains jours pour réduire les prix de l’électricité, du gaz et des carburants. Une promesse ambitieuse, dans un contexte économique marqué par une dette élevée et la présence du Fonds monétaire international (FMI) à Dakar pour évaluer la reprise de son programme de prêt, suspendu depuis l’an dernier.
Des baisses annoncées entre 8 et 15 %
Sans préciser de calendrier, les autorités ont évoqué des baisses de tarifs comprises entre 8 et 15 %. Les prix du kilowattheure, du litre d’essence et de la bonbonne de gaz sont concernés. Ousmane Sonko a présenté cette mesure comme une « prise en charge des préoccupations sociales des Sénégalais », alors que la hausse du coût de la vie alimente la grogne populaire depuis plusieurs mois.
Une marge de manœuvre financière étroite
Le principal défi du gouvernement consiste à financer cette baisse sans aggraver la dette publique. Le FMI, actuellement en mission à Dakar, a posé comme condition à la reprise de son programme de prêt le contrôle strict des subventions publiques. Le Sénégal doit donc éviter de gonfler les dépenses énergétiques de l’État, tout en répondant à la demande sociale.
Le gaz sénégalais, encore en phase de développement, ne peut pas encore réduire la dépendance du pays aux importations coûteuses d’hydrocarbures. Pour faire baisser les prix, le gouvernement pourrait donc opter pour une réduction des taxes sur l’électricité et les carburants — une mesure qui pèserait sur les recettes publiques.
Entre recettes fiscales et soutien aux entreprises publiques
Parallèlement, de nouvelles taxes ont été instaurées pour accroître les revenus de l’État et réduire le déficit budgétaire, conformément aux recommandations du FMI. L’exécutif envisage également de régler les dettes accumulées par l’administration envers la Société nationale d’électricité (Senelec), afin de permettre à cette dernière de diminuer ses marges.
Le coût du kilowattheure au Sénégal figure parmi les plus élevés d’Afrique de l’Ouest, un handicap pour les ménages comme pour les entreprises. En demandant un effort à la Senelec, le gouvernement espère rendre l’électricité plus abordable, tout en évitant un recours massif à l’endettement.
Un équilibre difficile à trouver
Entre impératifs sociaux et contraintes budgétaires, l’exécutif sénégalais devra trouver un équilibre délicat. La réussite de cette promesse dépendra de sa capacité à financer la baisse des prix de l’énergie sans compromettre la stabilité macroéconomique du pays, une équation politique et financière que Dakar devra résoudre sous le regard attentif du FMI.
Thom Biakpa




