Le gouvernement camerounais a communiqué un nouveau bilan des violences qui ont éclaté à la suite de la dernière élection présidentielle. Selon le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, 16 personnes ont perdu la vie et plus de 800 ont été interpellées lors des manifestations postélectorales qui ont secoué le pays.
Ce bilan a été rendu public à Douala dans le cadre de la tournée nationale du ministre, destinée à évaluer la situation sécuritaire après ces événements. Les violences avaient éclaté à partir du 27 octobre, date de la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle.
Le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis plus de 40 ans, a été réélu pour un huitième mandat avec 53,66 % des suffrages. Des résultats immédiatement contestés par Issa Tchiroma Bakary, candidat de l’opposition, qui revendique toujours la victoire et dénonce des fraudes massives.
Les jours qui ont suivi l’annonce des résultats ont été marqués par d’importantes manifestations à Yaoundé, Douala et dans plusieurs autres villes du pays. Les forces de l’ordre ont réagi avec fermeté, procédant à de nombreuses arrestations et à la dispersion des rassemblements.
Si le gouvernement parle de 16 morts, des organisations de la société civile estiment que le bilan réel pourrait être bien plus lourd. Philippe Nanga, coordinateur de l’ONG Un Monde Avenir, affirme que ces chiffres sont en dessous de la réalité et dénonce par ailleurs les difficultés d’accès aux hôpitaux pour les blessés durant la période de crise.
La situation demeure tendue dans certaines régions, tandis que les appels au dialogue et à la transparence se multiplient, notamment de la part de la société civile et des partenaires internationaux du Cameroun.
Thom Biakpa




