La Côte d’Ivoire franchit une nouvelle étape dans la transformation durable de sa filière cacao. Le Conseil du café-cacao (CCC) a lancé, mardi 25 novembre à Gagnoa dans l’ouest du pays, la campagne nationale de sensibilisation dédiée à la norme ARS 1000. Désormais obligatoire sur tout le territoire, cette certification vise à garantir un cacao traçable, respectueux de l’environnement et conforme aux exigences internationales en matière de durabilité.
Une norme au cœur des attentes du marché mondial
Présentée comme la future référence de la filière, la norme ARS 1000 impose des critères stricts : lutte contre la déforestation, interdiction du travail des enfants, traçabilité complète et amélioration des conditions de vie des producteurs.
« La norme ARS est la norme de l’avenir », a affirmé Fléan Assandé Josiane, directrice adjointe chargée de la norme au CCC. Selon elle, les grands acheteurs internationaux exigent désormais un cacao responsable, capable de répondre aux défis du changement climatique tout en assurant de meilleurs revenus aux agriculteurs.
Fruit d’un travail engagé depuis 2021 avec le Ghana, cette norme harmonisée vise également à renforcer la position du cacao ouest-africain face à la montée des réglementations européennes et des attentes croissantes des consommateurs.
Gagnoa, point de départ du déploiement national
Après une première phase pilote lancée en 2024, la mise en œuvre de l’ARS 1000 entre dans sa vitesse de croisière. Le CCC prévoit la sélection de 600 coopératives pour accompagner cette étape cruciale. Leur mission : s’approprier la norme, former les producteurs et assurer la diffusion des bonnes pratiques au sein de la chaîne de production.
Pour Mme Assandé, la sensibilisation constitue « une étape clé » afin de garantir l’adhésion de tous les acteurs, des planteurs aux exportateurs.
Un outil pour renforcer la compétitivité du cacao ivoirien
Leader mondial de la production de cacao, la Côte d’Ivoire doit faire face à une pression internationale toujours plus forte sur la durabilité de sa filière. Le CCC voit dans l’ARS 1000 un levier essentiel pour maintenir, voire renforcer, la compétitivité du cacao ivoirien.
Selon l’institution, cette certification permettra aux coopératives d’améliorer leur organisation et leur performance globale, tout en facilitant l’accès des producteurs au marché international.
« Tout producteur inscrit dans cette norme pourra écouler aisément son cacao », assure la responsable du CCC, soulignant que la conformité aux standards globaux devient désormais une condition incontournable pour vendre.
Une filière engagée dans une transformation profonde
Avec cette norme, la Côte d’Ivoire confirme sa volonté de moderniser et de responsabiliser sa filière cacao, pilier de son économie nationale. Le déploiement progressif de l’ARS 1000 pourrait ainsi marquer une nouvelle phase, où qualité, traçabilité et conformité environnementale deviendront des incontournables pour l’ensemble des acteurs.
Thom Biakpa
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