Le Burundi fait face à un afflux inédit de réfugiés en provenance de la République démocratique du Congo (RDC). Depuis début décembre, plus de 80.000 personnes ont franchi la frontière pour fuir les combats opposant le groupe armé M23 aux forces congolaises dans la province du Sud-Kivu. Devant l’ampleur de la crise, les Nations unies ont lancé un appel d’urgence de 33,2 millions de dollars afin de répondre aux besoins humanitaires les plus pressants.
L’offensive du M23 à l’origine de l’exode
La reprise des hostilités dans l’est de la RDC a provoqué un déplacement massif des populations civiles. Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda selon plusieurs sources internationales, a intensifié ses opérations depuis le début du mois de décembre. Après avoir occupé des villes majeures comme Goma et Bukavu plus tôt dans l’année, les combattants ont pris le contrôle d’Uvira le 10 décembre, une localité stratégique située à proximité immédiate de la frontière burundaise.
Bien que le M23 ait annoncé un retrait sous la pression de la communauté internationale, des éléments armés resteraient présents sur le terrain, d’après des sources locales et sécuritaires. Les violences persistantes ont poussé des dizaines de milliers de civils à chercher refuge au Burundi.
Une situation humanitaire alarmante
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estime que près de 80.000 personnes ont déjà trouvé refuge au Burundi depuis le 5 décembre, parmi lesquelles environ 72.000 Congolais et 8.000 Burundais fuyant également les zones de conflit. Les projections de l’ONU évoquent jusqu’à 90.000 arrivées au total.
Les conditions d’accueil sont extrêmement précaires. Dans les zones de Gatumba et Buganda, de nombreux réfugiés vivent sans abri, sans nourriture et sans accès aux services de base. À Rumonge, les autorités locales parlent d’une situation « catastrophique », marquée par une insécurité alimentaire généralisée.
Un appel urgent à la solidarité internationale
Pour faire face à cette crise, les Nations unies sollicitent 33,2 millions de dollars afin de financer l’assistance humanitaire : hébergement d’urgence, distribution alimentaire, soins médicaux et protection des populations vulnérables. Des images diffusées sur le terrain montrent des familles entières contraintes de dormir à la belle étoile, sous des arbres, sans infrastructures adaptées.
Une crise aux répercussions régionales
Depuis janvier, l’offensive du M23 aurait provoqué le déplacement de plus de 200.000 personnes dans l’est de la RDC. Le nombre exact de réfugiés présents sur le sol burundais reste toutefois difficile à établir. Face à cette situation, les autorités burundaises, appuyées par les agences humanitaires, appellent à une mobilisation rapide de la communauté internationale afin d’éviter une catastrophe humanitaire de grande ampleur.
Thom Biakpa




