La Libye a été frappée mardi soir par une perte majeure au sommet de son appareil militaire. Le chef d’état-major général de l’armée libyenne, le général Mohamed Al-Haddad, a trouvé la mort dans le crash de l’avion qui le ramenait de Turquie, en compagnie de quatre de ses conseillers. L’appareil s’est écrasé dans une zone rurale au sud d’Ankara peu après son décollage.
Selon les autorités turques, le jet d’affaires Falcon 50, qui avait quitté la capitale turque à destination de Tripoli, a rencontré une défaillance technique moins de vingt minutes après l’envol. Un problème électrique aurait contraint l’équipage à déclarer une urgence et à solliciter un atterrissage immédiat. Alors que l’avion amorçait sa descente, il a soudainement disparu des écrans radar, interrompant toute communication avec le contrôle aérien.
Les secours ont localisé l’épave dans la région de Haymana, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est d’Ankara. Huit personnes se trouvaient à bord : trois membres d’équipage et cinq hauts responsables militaires libyens. Outre le général Al-Haddad, figuraient parmi les victimes son conseiller Mohammed Al-Assawi, les généraux de division Al-Fitouri Ghraibil et Mohammed Jumaa, ainsi que Mohammed Al-Mahjoub, membre de la délégation officielle.
À Tripoli, l’annonce du drame a suscité une vive émotion. Le Premier ministre du gouvernement d’unité nationale, Abdelhamid Dbeibah, a fait part de sa profonde tristesse, rendant hommage à un responsable qu’il a décrit comme l’un des piliers de l’institution militaire libyenne.
Du côté turc, une enquête judiciaire a été immédiatement ouverte afin d’établir les circonstances exactes de l’accident. Les autorités ont indiqué que les conditions météorologiques ne présentaient pas de danger particulier au moment du crash, bien que des précipitations locales aient été signalées. Des habitants de la zone ont rapporté avoir entendu une forte explosion, tandis que les médias turcs ont diffusé des images des opérations de secours menées de nuit sous haute sécurité.
Le général Al-Haddad effectuait une visite officielle en Turquie à l’invitation de son homologue. Il s’était entretenu dans la journée avec le ministre turc de la Défense et le chef d’état-major des forces armées turques, dans un contexte de coopération étroite entre Ankara et le gouvernement d’unité nationale libyen. Soutien militaire et politique de Tripoli depuis 2020, la Turquie demeure un acteur incontournable du paysage libyen, malgré ses récents gestes d’ouverture envers le camp rival de Benghazi.
La disparition du chef d’état-major libyen ouvre désormais une période d’incertitude pour une armée déjà confrontée aux fragilités du processus politique et sécuritaire du pays.
Thom Biakpa
About Author
