La CAN 2025 a à peine eu le temps de s’installer que le premier constat s’impose déjà. Après une journée de repos ce jeudi 25 décembre, les 24 sélections engagées ont toutes lancé leur tournoi, dessinant les premières lignes de force d’une compétition qui promet du jeu, des émotions… et quelques interrogations.
Les cadors assurent, sans trembler
Pas de faux départ pour les grandes nations africaines. Le Sénégal a frappé fort d’entrée en dominant le Botswana avec autorité. Trois buts, une maîtrise collective, et l’impression que les Lions de la Teranga sont déjà bien huilés. Même efficacité du côté de l’Algérie et de la Tunisie, toutes deux victorieuses avec trois réalisations au compteur. Certes, le niveau des adversaires invite à la prudence, mais ces performances confirment un état de forme convaincant.
D’autres favoris ont dû batailler davantage. Le Maroc, pays hôte, s’est heurté à une défense comorienne bien regroupée, tandis que l’Égypte a connu un début de match délicat en concédant l’ouverture du score. Mais l’expérience a fini par parler : les deux équipes ont renversé la situation pour s’imposer.
Seul véritable accroc parmi les têtes d’affiche : le Mali, tenu en échec par la Zambie. Une contre-performance relative toutefois, car le format à 24 équipes laisse encore une large place aux rattrapages, notamment pour les meilleurs troisièmes.
Des buts, des gestes et des scénarios renversants
Impossible de s’ennuyer lors de ces premiers matchs. Aucun score nul et vierge, 29 buts inscrits en une seule journée : la CAN démarre sur un rythme offensif supérieur aux éditions précédentes. Les buteurs se sont mis en évidence. Riyad Mahrez, Nicolas Jackson et Achraf Achouri ont chacun signé un doublé, incarnant l’efficacité de leurs sélections respectives. Mais au-delà des statistiques, ce sont surtout les images qui ont marqué les esprits.
Le bijou de ce début de tournoi est signé Ayoub El-Kaabi, auteur d’un spectaculaire retourné acrobatique lors du match d’ouverture, qui a fait exploser le stade. Mahrez, lui, a frappé un autre record en inscrivant le but le plus rapide de la compétition après seulement 1 minute et 21 secondes. Et comment ne pas évoquer le scénario fou du match Burkina Faso – Guinée équatoriale, décidé à la 98e minute par Edmond Tapsoba, offrant une victoire inespérée aux siens ?
Dans le registre des émotions tardives, Patson Daka a également marqué les esprits en arrachant l’égalisation pour la Zambie dans le temps additionnel.
Une joie intense… suivie d’une célébration mémorable, avec un salto complètement manqué, heureusement sans conséquence.
Des stades trop souvent clairsemés
Sur le terrain, le spectacle est là. En tribunes, le tableau est plus contrasté. Certaines affluences interpellent, comme les 3 700 spectateurs recensés lors d’Angola – Afrique du Sud. Même le match d’ouverture n’a pas fait le plein au Complexe Moulay Abdellah, laissant apparaître de nombreux sièges vides.
Pourtant, des solutions existent. Les opérations “portes ouvertes” ont parfois transformé l’ambiance en quelques minutes. À Agadir, avant Cameroun – Gabon, le stade semblait clairsemé au coup d’envoi… avant de se remplir soudainement grâce à des milliers de spectateurs invités, portant l’affluence à plus de 35 000 personnes.
La météo pourrait aussi expliquer en partie ces tribunes clairsemées. Depuis le début du tournoi, la pluie s’invite régulièrement, surprenant même les Marocains en plein hiver. À Tanger, Rabat ou Casablanca, les averses ont accompagné les matchs, obligeant parfois les joueurs à protéger les enfants mascottes sous leurs vestes avant le coup d’envoi.
Si le ciel se montre plus clément dans les prochains jours, nul doute que les stades gagneront en chaleur humaine. Car sur le terrain, la CAN 2025 a déjà lancé un message clair : le spectacle, lui, est bien au rendez-vous.
Thom Biakpa
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