Plus de 45 000 migrants se sont aventurés sur les côtes anglaises depuis la France en 2022, un record inquiétant, largement au-dessus des plus de 28 000 migrants enregistrés en 2021, chiffre déjà record.
Malgré les efforts consentis par les autorités britanniques pour contrer ce problème, les résultats semblent remettre en question toutes ces actions.
Au matin du 14 décembre dernier un canot transportant des dizaines de migrants depuis la France a fait naufrage. Selon les premiers éléments de l’enquête, quatre d’entre eux sont morts, des Afghans et Sénégalais. Un bilan qui aurait pu être bien plus lourd: 39 autres ont pu être secourus par un bateau de pêche à proximité.
Les conservateurs britanniques promettent depuis le Brexit de “reprendre le contrôle” des frontières, une volonté réaffirmée par Rishi Sunak et sa très à droite ministre de l’Intérieur Suella Braverman. Le dossier est qualifié de sensible.
En dépit des mesures annoncées les chiffres des traversées ne cessent de grimper, débordant complètement le système des demandes d’asile au Royaume-Uni.
Un accord a été signé dans ce cadre avec le Rwanda pour y envoyer les migrants arrivés illégalement, quelle que soit leur origine, sans attendre l’examen de leur demande d’asile. Décision suspendue après une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme mais qui entend être relancée à la suite d’une décision favorable de la cour de justice britannique. L’objectif étant de décourager les traversées et de briser le modèle économique des passeurs, sans succès pour l’instant.
Paris et Londres ont également signé un accord mi-novembre qui prévoit qu’un montant de 72,2 millions d’euros devra être versé par les Britanniques en 2022-2023 à la France pour augmenter de 800 à 900 le nombre des policiers et gendarmes sur les plages françaises, d’où partent de nombreux migrants.
Signifions que ces migrants sont d’origines diverses et non majoritairement africains. Le tiers viendrait d’Albanie par exemple.
Toutes ces mesures énoncées parviendront-elles à pallier le problème des traversées illégales de la manche ? Le problème ne se situe-t-il pas à un autre niveau ?