Le Nigéria est le premier producteur de pétrole du continent. Malgré le fait qu’il soit membre de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), il est victime de pénuries et a besoin d’importer du carburant raffiné. Une situation assez délicate.
Ce pétrole est subventionné par l’état du Nigéria depuis 1973 : c’est un avantage dont profitaient les Nigérians du fait d’être citoyens d’un pays producteur de pétrole.
Cette subvention coûte au pays chaque année près de 4 milliards de dollars, soit plus de 27 milliards de dollars entre 2006 et 2019. (Subvention du carburant au Nigeria: une suppression annoncée (lomegraph.com)). Le gouvernement n’ayant plus les moyens pour continuer cette politique avait décidé d’y mettre un terme, dès juillet 2022.
Toutefois, en raison des nombreuses crises et autres menaces de protestation des Nigérians, l’Etat a été forcé de surseoir à sa résolution en la rendant effective à la fin du premier semestre de l’année 2023. Ainsi le, 04 janvier 2023, le gouvernement par la voix du ministre des Finances, du Budget et de la Planification nationale Zainab Ahmed a annoncé avoir mobilisé 3,36 trillions de nairas -soit environ 7,5 milliards de dollars (Subvention de l’essence : le Nigéria va dépenser 3,36 trillions de naira pendant six mois : Orishas-finance) qui serviront à prolonger sur quelques mois la subvention du carburant.
La suppression de cette subvention d’une part, fera grimper le prix du carburant à la pompe et entrainera le mécontentement des populations à l’égard du gouvernement mais d’autre part
permettra au Nigéria d’économiser au moins 2 milliards de dollars par an, de financer la santé, l’éducation, les autres services sociaux…
En plus des flux dégagés par la suppression de la subvention sur le carburant, le projet de raffinerie Dangote estimé à plus de de 25 milliards de dollars américains aura la capacité de traiter environ 650 000 barils de pétrole brut par jour, ce qui en fera la plus grande raffinerie à train unique au monde. Cet investissement permettra au Nigéria de faire face aux pénuries de carburant, de ne plus en importer, mais aussi et surtout de relancer l’économie avec la création de plus de 30 000 emplois et des économies de plus de 7,5 milliards de dollars chaque année.
Pour les économistes nigérians, cette abrogation de la subvention est une étape primordiale voire indispensable pour le développement du pays.
De plus, la banque mondiale avec qui le Nigeria emprunte, a fortement préconisé l’interruption de la subvention du carburant mais aussi celle de l’électricité puisqu’elles accentuent la fragilité du pays et freinent son développement.