Après la CEDEAO, les pays de l’AES appelés à sortir de l’UEMOA / AFP
Dans un contexte socio-économique complexe, le Niger, le Mali et le Burkina Faso, membres de l’Alliance des États Saheliens (AES), se trouvent à un tournant décisif. Selon Issoufou Boubacar Kado Magagi, consultant indépendant en finances publiques et analyste socio-économique, ces pays doivent envisager de quitter l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) « tête haute ». Cette déclaration fait suite à une récente réunion de l’UEMOA à laquelle les trois nations ont décidé de se retirer, en raison d’un manque de consensus sur la présidence tournante qui devait être accordée à Ouagadougou.
L’expert souligne que les dirigeants politiques de l’AES doivent prendre conscience des défis qui les attendent s’ils choisissent de rester dans une organisation d’intégration économique dominée par des puissances mondiales qui leur sont hostiles. Pour lui, la souveraineté monétaire est essentielle, considérée comme « une condition sine qua non du développement économique et social ».
En termes de poids institutionnel, l’AES représente 79 % de la superficie de l’UEMOA et 60 % de sa population. Ce rapport de force pourrait jouer un rôle crucial dans les décisions futures des États membres. De plus, le Niger se distingue par son taux de croissance, se plaçant en tête des États membres de l’UEMOA, ce qui témoigne d’un potentiel économique significatif.
Cependant, Magagi met en garde contre la Côte d’Ivoire, qu’il qualifie de « gardien des intérêts français en Afrique de l’Ouest ». Selon lui, ce pays représente une menace considérable pour les intérêts économiques de l’Afrique de l’Ouest et de l’AES. Cette dynamique souligne l’importance pour les pays de l’AES de réévaluer leur position au sein de l’UEMOA et de considérer des alternatives qui pourraient mieux servir leurs intérêts nationaux et régionaux.
En conclusion, la décision de quitter l’UEMOA pourrait être perçue comme une démarche audacieuse mais nécessaire pour le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Dans un monde où la souveraineté économique est primordiale, ces pays doivent naviguer avec prudence pour assurer leur développement et leur indépendance face aux influences extérieures.
Thom Biakpa