Entre le président Ramaphosa et l’opposant Malema, le torchon brûle / Photo: RFI
En Afrique du Sud, le président Cyril Ramaphosa fait face à de nombreuses critiques depuis qu’il a été contraint de composer avec le premier parti d’opposition, l’Alliance démocratique, suite à l’échec historique de l’ANC lors des dernières élections générales.
Ces critiques à l’encontre du président sud-africain, sont portées par l’opposant Julius Malema, député et chef du parti des Economic Freedom Fighters.
Considéré comme le chef de file de l’opposition au Parlement face au gouvernement d’union nationale composé du parti libéral de l’Alliance démocratique, un parti qualifié de blancs et anti-pauvre, Malema a traité Cyril Ramaphosa de vendu.
Pour lui, si Cyril Ramaphosa continue de présider aux destinées de l’Afrique du Sud, c’est parce qu’il a enterré les idéaux de l’ANC et accepté de collaborer avec ceux qui étaient hier, les ambassadeurs de l’apartheid. » Vous avez obtenu un emploi de la part des ambassadeurs de l’apartheid « , lui a-t-il dit.
Il a également qualifié Cyril Ramaphosa à la tête de l’Afrique du Sud depuis 2018, de « buffle blessé », diminué par les résultats électoraux, qui ont fait perdre la majorité absolue à l’African National Congress (ANC, Congrès national africain), lors des élections générales du 29 mai dernier.
Le chef du parti des Economic Freedom Fighters, l’a en outre, accusé de collaborer avec l’ancien régime d’apartheid. » On a grandi en entendant que certains d’entre vous étaient des collabos. C’est désormais évident. Malgré l’oppression du régime d’apartheid contre tous les combattants de la liberté, vous, vous êtes tranquillement allés à l’université et vous avez obtenu un emploi de la part des ambassadeurs de l’apartheid, du capitalisme et du colonialisme « , a-t-il ajouté.
Julius Malema a par ailleurs, accusé le président Ramaphosa d’être un faux syndicaliste minier qui n’est jamais allé sous terre.
Ces critiques bien évidemment, ont fait sortir de ses gonds Cyril Ramaphosa. Il a pris le temps de répondre aux attaques personnelles de celui qui fait figure de l’un de ses plus farouches opposants.
« Honorable Malema, il est important, lors de nos débats, que nous nous concentrions sur la balle et non sur le joueur. Mais vous, vous avez beaucoup de temps à vous concentrer sur le joueur, c’est-à-dire moi », lui a-t-il ouvertement reproché.
En Afrique du Sud, la configuration politique est désormais assez claire depuis les résultats des dernières élections. Il y a d’une part, les membres du gouvernement d’union nationale qui se définissent comme des constructeurs, et l’opposition radicale désignée comme des casseurs.
Thom Biakpa