Dans l’avion qui le ramenait de Beyrouth à Rome, le pape Léon XIV a esquissé les contours d’un voyage qui pourrait marquer son pontificat : une tournée africaine en 2026, dont l’un des moments forts serait une visite en Algérie. L’idée, glissée presque discrètement aux journalistes, a immédiatement suscité l’intérêt tant elle revêt une dimension symbolique considérable.
Un retour aux sources augustiniennes
Pour le premier pape américain de l’histoire, l’Algérie n’est pas une destination choisie au hasard. Léon XIV, ancien prieur général des Augustins, nourrit depuis longtemps un attachement particulier à la figure de Saint Augustin. Le théologien, né à Souk Ahras et devenu évêque d’Hippone l’actuelle Annaba, incarne pour lui un pont entre les mondes, un témoin de l’héritage partagé entre l’Afrique du Nord et la tradition chrétienne.
« Saint Augustin est un lien vivant entre des univers souvent opposés », répète régulièrement le pontife. Sa présence en Algérie, terre natale de l’un des plus grands penseurs du christianisme, serait un geste fort, autant religieux que culturel.
Une tournée africaine en préparation
Selon une source au sein du Vatican, le déplacement du pape pourrait s’étendre au Cameroun et à la Guinée équatoriale. Une séquence africaine qui s’inscrirait dans la volonté de Léon XIV d’ouvrir de nouveaux espaces de dialogue, en particulier entre chrétiens et musulmans, au moment où les tensions religieuses demeurent fortes dans plusieurs régions du continent.
L’Amérique latine en ligne de mire, mais plus tard
Si l’Afrique semble être la priorité du pontife pour 2026, l’autre grand projet de Léon XIV demeure un retour en Amérique latine. Après y avoir vécu plus de vingt ans comme missionnaire, il espère y entreprendre une vaste tournée spirituelle : Argentine, Uruguay, Pérou… autant de pays qui pourraient figurer sur sa feuille de route. Mais pas avant 2026 ou 2027, précise-t-il, conscient de l’ampleur logistique d’un tel voyage.
Un pontife en mouvement
À travers ces annonces, Léon XIV confirme le style qu’il imprime au Vatican : celui d’un pape voyageur, soucieux de renouer avec des régions où la voix de Rome peut contribuer à apaiser, rassembler ou inspirer. L’année 2026 pourrait ainsi marquer un moment inédit, où l’Algérie se retrouverait au centre d’un geste diplomatique et spirituel sans précédent.
Thom Biakpa




