Le visa américain, un sésame qui sera de plus en plus difficile à obtenir pour les ressortissants africains / Wikimédia
Les États-Unis introduiront à compter du 20 août prochain, un projet pilote d’une durée de 12 mois dans le cadre de leur politique renforcée de lutte contre l’immigration illégale. Selon cette nouvelle directive, certains demandeurs de visa, en particulier ceux provenant de plusieurs pays africains, seront tenus de verser une caution pouvant atteindre 15 000 dollars, soit environ 14 000 euros.
Cette mesure fait partie des initiatives mises en œuvre sous l’administration Trump et vise à décourager les dépassements de la durée de séjour autorisée. Le département d’État américain a précisé que les pays concernés par cette exigence de caution seront ceux dont les ressortissants affichent des “taux élevés de dépassement de la durée de séjour” ou pour lesquels “les informations de contrôle et de vérification sont jugées insuffisantes”. Ces critères seront établis à la discrétion des agents consulaires.
Parmi les pays africains potentiellement touchés figurent l’Angola, le Liberia, la Mauritanie, la Sierra Leone, le Nigeria, le Cap-Vert et le Burkina Faso, tous ayant enregistré en 2023 des taux de dépassement de visa supérieurs à 10 %. Environ 500 000 personnes auraient excédé la durée légale de leur séjour aux États-Unis cette année.
Les ressortissants des pays concernés seront donc tenus de s’acquitter d’une caution variantentre 5 000 et 15 000 dollars (soit environ 4 600 €, 9 200 € ou 13 800 €) lors de leur demande de visa, qu’il s’agisse de voyages d’affaires ou touristiques. Ce dépôt sera remboursé si le visa est refusé ou si le demandeur respecte les conditions de séjour, notamment en retournant dans son pays d’origine dans les délais impartis et en s’abstenant de travailler aux États-Unis.
Cette initiative soulève des préoccupations quant à ses répercussions sur les échanges culturels et économiques entre les États-Unis et les pays africains concernés, tout en posant des questions sur l’équité des mesures de contrôle d’immigration. Les autorités américaines, de leur côté, défendent cette décision par la nécessité de mieux réguler les flux migratoires et de diminuer le nombre de personnes dépassant la durée de leur visa. Cette nouvelle approche pourrait avoir des conséquences significatives sur les relations bilatérales et la perception des États-Unis en tant que destination pour les voyageurs africains.
Thom Biakpa