En Angola, la rue gronde contre la flambée du carburant/ AFP
Depuis le 28 juillet, Luanda, la capitale angolaise, est le théâtre de violentes émeutes suite à une grève de trois jours des chauffeurs de taxis, qui protestent contre l’augmentation des prix du carburant. Cette décision, prise par les autorités le 1er juillet, a vu le prix de l’essence subventionnée passer de 300 à 400 kwanzas le litre (environ 0,33 à 0,43 dollar), provoquant un mécontentement généralisé parmi la population.
Les manifestations, qui ont rapidement dégénéré en émeutes, ont déjà causé la mort d’au moins cinq personnes et entraîné le pillage et le vandalisme de nombreux commerces. Selon le porte-parole de la police angolaise, Mateus Rodrigues, plus de 1 200 suspects ont été arrêtés, et ce chiffre pourrait encore augmenter à mesure que les enquêtes se poursuivent.
L’atmosphère à Luanda reste tendue, avec des violences qui s’étendent à d’autres villes du pays. Le syndicat des chauffeurs de taxis a pris ses distances avec les actes de violence, condamnant les troubles tout en dénonçant l’arrestation « arbitraire » de certains de ses membres, accusés d’incitation à la violence.
Les commerçants, touchés par cette situation chaotique, expriment leur désespoir face aux pillages incessants. Un propriétaire de boutique d’alimentation, qui a vu son commerce saccagé, souligne que les jeunes ne font pas de distinction entre les propriétaires, qu’ils soient Angolais ou étrangers, lorsqu’ils se lancent dans le pillage.
La colère des Angolais face à la hausse des prix du carburant, justifiée par les autorités comme une mesure nécessaire pour assainir les finances publiques, semble loin de s’apaiser. Les appels à un retour sur cette décision se multiplient, alors que la situation à Luanda et dans d’autres villes du pays continue de se détériorer.
Thom Biakpa