L’ancien président Nicéphore Soglo appelle à la libération des prisonniers politiques au Bénin/AP
L’ancien président du Bénin, Nicéphore Soglo, qui a exercé ses fonctions de 1990 à 1996, a fait entendre sa voix ce lundi 10 mars lors d’une interview accordée à un média français. Cet échange coïncide avec la publication de ses mémoires, intitulées Vers le « miracle béninois » : l’épreuve du pouvoir et de la démocratie, par les éditions L’Harmattan.
Dans cet entretien mené par Christophe Boisbouvier, Soglo a lancé un appel pressant au président Patrice Talon, exigeant la libération immédiate de tous les prisonniers politiques du pays. « En 2025, il est impératif que tu libères tous les prisonniers politiques, y compris Reckya Madougou et le professeur Joël Aïvo, ainsi que tous ceux qui croupissent en prison », a-t-il déclaré, tout en évoquant la situation préoccupante de son fils Léhadi, actuellement en exil et condamné à dix ans de réclusion. L’ancien président a également déploré le silence du président Talon face à ses nombreuses demandes d’audience.
Soglo a exprimé son inquiétude quant à la situation des libertés publiques au Bénin, qu’il qualifie d’« irrespirable ». « Je n’ai jamais emprisonné qui que ce soit. Je n’ai jamais exilé des gens. Cela n’a pas de sens », a-t-il affirmé, mettant en avant sa propre gouvernance comme un exemple de tolérance politique.
L’interview a également permis à l’ancien chef d’État de revenir sur sa mission au Niger en juin dernier, bien qu’il n’ait pas divulgué de détails, tout en partageant ses réflexions sur la stabilité régionale. De plus, il a osé établir une comparaison audacieuse entre Donald Trump et l’ancien Premier ministre français Édouard Balladur, notamment en ce qui concerne la dévaluation du franc CFA en 1994, un événement marquant de son mandat.
Ainsi, Nicéphore Soglo se positionne comme une voix critique face à la situation actuelle du Bénin, appelant à un retour à des principes démocratiques et à la libération des voix étouffées.
Thom Biakpa