La Cour constitutionnelle du Bénin a dévoilé, jeudi soir, la liste définitive des candidats autorisés à participer à l’élection présidentielle du 12 avril 2026. Sans surprise, seuls deux noms y figurent : Romuald Wadagni, ministre des Finances et successeur désigné du président sortant Patrice Talon, ainsi que Paul Hounkpè, figure de l’opposition modérée et représentant des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE).
Le principal parti d’opposition, Les Démocrates, est définitivement écarté du scrutin, faute d’avoir rassemblé le nombre requis de parrainages, une décision déjà prise fin octobre par la Commission électorale.
Une présidentielle réduite à un duel
Le duel attendu opposera donc Romuald Wadagni, candidat de la majorité présidentielle et largement considéré comme favori, à Paul Hounkpè, dont le parti entretient toutefois des relations régulières avec certains alliés du pouvoir. Patrice Talon, au terme de deux mandats de cinq ans, ne se représente pas.
L’opposition fragilisée
Fin octobre, la Commission électorale avait déjà invalidé la candidature de Renaud Agbodjo, choisi par Les Démocrates, pour insuffisance de parrainages. Cette règle, introduite lors de la précédente présidentielle, avait déjà réduit la participation de l’opposition en 2021, élection remportée par Patrice Talon dès le premier tour.
La marginalisation de l’opposition s’accentue : Les Démocrates seront également absents des élections communales de janvier, leurs listes ayant été jugées irrecevables, tandis que six de leurs députés ont récemment quitté le parti.
Vives critiques et inquiétudes pour la démocratie
L’ancien président et leader des Démocrates, Yayi Boni (2006-2016), a dénoncé ce qu’il qualifie de « politique d’exclusion systématique », accusant Patrice Talon d’ingérence dans le processus électoral. Le chef de l’État a rejeté ces accusations, estimant que ses adversaires doivent assumer leurs propres erreurs : « Quand on choisit de marcher sur un fil et qu’on tombe, il ne faut pas chercher un bouc émissaire ailleurs », a-t-il déclaré récemment à la télévision nationale.
Il a néanmoins admis que la situation actuelle n’était « pas réjouissante » et qu’elle portait atteinte à l’image du pays.
Plusieurs observateurs locaux redoutent une élection sans véritable enjeu, susceptible de fragiliser la légitimité du futur président. « C’est triste de voir une présidentielle se tenir sans la participation du seul véritable parti d’opposition du pays. Je suis attristé pour la démocratie », a confié à l’AFP Boubacar Abdoulaye, militant des Démocrates, le vendredi 14 novembre.
Thom Biakpa
[16:36, 15/11/2025] +225 08 73 13 43: Paul Hounkpè à gauche et Romuald Wadagni sont les seuls candidats autorisés à concourir lors de la présidentielle 2026 au Bénin/ Leader info




