Le ministre Mamadou Sana lors de la conférence de presse/ Ouagainfos
Au Burkina Faso, une onde de choc a traversé le secteur humanitaire suite à l’annonce par le gouvernement de l’arrestation de huit membres de l’International NGO Safety Organisation (Inso). Parmi les personnes interpellées, on compte quatre étrangers, dont le directeur de l’ONG, Jean-Christophe Pégon, de nationalité française. Cette organisation, qui se consacre à la collecte d’informations essentielles pour soutenir les acteurs humanitaires, a vu ses activités suspendues depuis la fin juillet.
Les autorités burkinabées n’ont pas tardé à faire état des accusations portées contre ces employés, évoquant des faits d’« espionnage et de trahison ». Lors d’une conférence de presse, le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a détaillé les allégations, soutenant qu’Inso aurait collecté des données pour des puissances étrangères, notamment sur les mouvements de l’armée et des groupes terroristes. Selon les autorités, l’ONG aurait poursuivi ses opérations en secret, ignorant la suspension qui avait été prononcée.
Parmi les personnes arrêtées figurent la directrice adjointe, de nationalité franco-sénégalaise, ainsi que le directeur des programmes, un Tchèque, en plus d’un Malien et de quatre Burkinabés. Tous ces individus seront présentés devant le procureur pour répondre aux graves accusations qui pèsent sur eux.
Face à cette situation, Inso a réagi avec fermeté, rejetant catégoriquement les accusations d’espionnage. L’organisation affirme que lier leur travail de renforcement de la sécurité humanitaire à des activités de renseignement est non seulement erroné, mais pourrait également accroître les risques encourus par les travailleurs humanitaires sur le terrain. Inso a également annoncé qu’elle mettrait tout en œuvre pour obtenir la libération de ses employés.
Cette affaire soulève des questions pressantes concernant la sécurité des ONG dans le pays et met en lumière les défis auxquels elles font face dans un contexte marqué par des tensions croissantes et des préoccupations sécuritaires. Les développements à venir seront suivis de près, tant par les acteurs humanitaires que par les populations qu’ils soutiennent.
Thom Biakpa