Les forces armée burkinabé et leurs supplétifs des VDP ont essuyé de nombreux revers ces derniers jours/ AFP
Depuis le dimanche 11 mai, le Burkina Faso est confronté à une escalade alarmante des attaques terroristes. La ville de Diapaga, située à l’est du pays, est tombée aux mains de groupes jihadistes en début de semaine, marquant une nouvelle étape dans la spirale de violence qui touche la région. Cette offensive survient après la déroute de l’armée burkinabè et des Volontaires de la Patrie (VDP) à Djibo, ainsi que des assauts similaires dans les communes de Solé et de Yondé, où les forces pro-gouvernementales ont également subi de lourdes pertes.
La commune de Diapaga, proche des frontières avec le Niger et le Bénin, a été particulièrement touchée. Des commerces ont été saccagés et les relais téléphoniques ont été mis hors d’état de marche, plongeant la ville dans le chaos. Ce n’est pas la première fois que Diapaga est la cible d’attaques terroristes ; le 28 mars dernier, une cinquantaine de soldats et de VDP avaient déjà perdu la vie dans cette même localité, où un camp militaire avait été pillé.
La situation à Diapaga n’est qu’un exemple parmi d’autres de la montée en puissance des groupes terroristes dans le pays. Après l’attaque de Sollé, située entre Djibo et Ouahigouya, où plusieurs dizaines de militaires et leurs chefs de détachement ont été tués, la commune de Sangha, au sud du Burkina Faso, a également été frappée par des assauts jihadistes. Cette série d’attaques soulève des inquiétudes quant à la capacité des forces de sécurité à protéger les populations et à rétablir l’ordre.
L’intensification des attaques coïncide avec une visite récente du président Ibrahim Traoré à Moscou, où il a rencontré les ministres de la Défense des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). Selon le ministre malien de la Défense, le président Traoré aurait partagé des conseils destinés à accélérer le processus de reconquête de l’espace confédéral, visant à obtenir des victoires tactiques et stratégiques pour restaurer la paix dans la région. Cependant, ces recommandations semblent avoir été insuffisantes face à la réalité du terrain, comme en témoigne la déroute des forces à Djibo.
La situation au Burkina Faso est de plus en plus préoccupante, avec une multiplication des attaques terroristes qui mettent en péril la sécurité des citoyens et la stabilité du pays. Alors que le gouvernement tente de répondre à cette crise, la nécessité d’une stratégie efficace et d’une coopération régionale renforcée devient plus pressante que jamais. Les événements récents soulignent l’urgence d’une action concertée pour contrer la menace jihadiste et restaurer la paix dans cette région en proie à l’insécurité.
Thom Biakpa
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