Des milliers de personnes ont manifesté ce 30 juillet à Ouagadougou pour réclamer « vérité et justice » sur la mort en détention à Abidjan de Alino Faso/ J.A
Le 30 juillet 2025, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés au mémorial Thomas Sankara à Ouagadougou, à la suite du décès tragique de l’influenceur burkinabè Alino Faso, survenu la semaine précédente en Côte d’Ivoire. Ce rassemblement a été marqué par des chants de colère et des revendications claires, alors que les participants se sont dirigés vers l’ambassade de Côte d’Ivoire, vêtus de blanc et brandissant des pancartes à l’effigie d’Alino Faso, ainsi que des drapeaux burkinabè et russes.
Les manifestants exigent une autopsie indépendante pour élucider les véritables causes de sa mort, une enquête approfondie sur les circonstances entourant le drame, ainsi que le rapatriement rapide de sa dépouille au Burkina Faso. « Le corps d’Alino Faso doit revenir au Burkina parce qu’il a été humilié, maltraité, assassiné ! », a déclaré un participant, soulignant l’importance de lui accorder une sépulture digne.
Alain Traoré, connu sous le nom d’Alino Faso, était détenu depuis janvier 2025 et faisait face à des accusations d’« intelligence avec des agents d’un État étranger » et de « complot ». Sa mort a été annoncée par le procureur de la République ivoirienne, qui a évoqué un suicide. Cependant, cette version des faits est remise en question par les autorités burkinabè, qui expriment leur indignation face à ce qu’ils considèrent comme une atteinte à la justice.
Devant l’ambassade de Côte d’Ivoire, les manifestants scandaient « Ado assassin », en référence au président ivoirien Alassane Ouattara. Ghislain Dabiré, porte-parole du groupe, a dénoncé les conditions de détention d’Alino Faso, affirmant qu’il avait été maintenu sans jugement et dans des conditions obscures. Il a ajouté que les autorités ivoiriennes avaient failli à leur devoir de justice et trahi les principes de solidarité entre les nations africaines.
Avant de se disperser, les manifestants ont appelé les organisations internationales de défense des droits de l’homme à intervenir dans cette affaire, promettant de continuer leur mobilisation pour justice.
En réponse à la situation, le gouvernement ivoirien a présenté ses condoléances au Burkina Faso et a promis de partager les résultats de l’enquête sur la mort d’Alino Faso. Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement ivoirien, a souligné la volonté d’Abidjan de favoriser la transparence et la coopération avec le Burkina Faso dans cette affaire. Il a indiqué que les autorités avaient agi conformément aux procédures en vigueur et que toutes les mesures avaient été prises dans le respect des normes.
Le décès d’Alino Faso, survenu le 24 juillet à l’École de Gendarmerie d’Abidjan, laisse un goût amer et soulève des questions sur la gestion des droits humains et la justice dans la région. La situation reste tendue, et les deux pays devront naviguer avec prudence pour éviter une escalade des tensions.
Thom Biakpa