Des Camerounais filmant avec leur téléphone les opérations électorales dans un bureau de vote de Douala, le 12 octobre 2025/ RFI
Le 12 octobre 2025, les Camerounais se sont rendus aux urnes pour élire leur président, avec Paul Biya, le président sortant, cherchant à décrocher un huitième mandat. Les bureaux de vote ont fermé à 18h, heure locale, et le dépouillement a commencé. Alors que le scrutin s’est majoritairement déroulé dans le calme à Douala, des incidents ont éclaté à Garoua, dans le nord du pays. Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 26 octobre pour rendre public les résultats définitifs de cette élection à un tour.
À Douala, au lycée de Bepanda, le vote et le dépouillement ont eu lieu dans une atmosphère chargée d’adrénaline, avec une forte présence d’électeurs désireux de suivre le comptage des voix. À la fermeture des bureaux, de nombreux citoyens se sont massés devant les fenêtres, smartphones en main, pour immortaliser l’événement. Une électrice a insisté sur l’importance de s’assurer qu’il n’y avait pas de tricherie, tandis que le comptage des suffrages se déroulait dans une ambiance électrique, ponctuée par des appels au calme lancés par la présidente du bureau.
Bien que la journée électorale ait été, dans l’ensemble, exempte d’incidents majeurs à Douala, l’ONG Un monde à venir a signalé des problèmes d’organisation, notamment des électeurs ne parvenant pas à localiser leur bureau de vote. En fin de journée, Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, a déclaré que le scrutin s’était bien déroulé dans les 360 communes du pays, tout en appelant les candidats à la prudence concernant l’annonce des résultats.
À Garoua, en revanche, la situation a rapidement dégénéré. Après un début de journée calme, des tensions ont surgi près du domicile d’Issa Tchiroma Bakary, l’un des douze candidats en lice. Les forces de l’ordre, massivement déployées, se sont heurtées aux partisans de Tchiroma, qui avaient barricadé la route. Suite à l’interruption de ses déplacements par la police, des échauffourées ont éclaté, nécessitant l’usage de véhicules, de lances à eau et de fumigènes pour disperser la foule.
Malgré ces troubles, le vote à Garoua avait commencé sans heurts. Les bureaux de vote ont fermé à 18h, mais des tensions ont persisté en soirée, illustrant un climat électoral tendu. Les résultats, qui seront publiés d’ici le 26 octobre, revêtent une importance cruciale pour l’avenir politique du Cameroun.
Thom Biakpa
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