Issa Tchiroma Bakary, candidat à la présidentielle du Cameroun/ AFP
Dans un tournant audacieux avant même l’annonce officielle des résultats, Issa Tchiroma Bakary, candidat de l’opposition à la présidentielle camerounaise du 12 octobre, déclare avoir remporté le scrutin. Ancien ministre de la Communication et leader du Front pour la réconciliation nationale (FRN), il lance un défi direct au président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quarante ans.
“Une victoire incontestable”
Dans un message publié sur sa page Facebook le 14 octobre, Tchiroma Bakary affirme que sa victoire est « incontestable » et « claire », appelant le régime en place à respecter la volonté des électeurs. Il avertit que le refus d’admettre cette réalité pourrait plonger le pays dans le chaos. Il a également promis de publier un rapport détaillant les résultats région par région, insinuant que le gouvernement pourrait tenter de manipuler les résultats du scrutin.
Un défi à l’autorité en place
Cette déclaration survient alors que la Commission électorale nationale indépendante (Elecam) ne devrait pas publier les résultats officiels avant deux semaines. Paul Biya, âgé de 92 ans, brigue un huitième mandat, consolidant ainsi son statut de l’un des dirigeants les plus anciens au monde. La tension politique pourrait donc augmenter à mesure que les résultats tardent à être dévoilés.
Une opposition à la fois déterminée et prudente
Bien que Tchiroma Bakary clame sa victoire, il n’a pas encore présenté de données chiffrées pour soutenir ses allégations, ce qui soulève des interrogations et des doutes parmi certains observateurs. Ses partisans, néanmoins, saluent son initiative comme un acte de bravoure, persuadés que le moment du changement est enfin arrivé.
Les observateurs internationaux, quant à eux, appellent à la patience et à la retenue, soulignant l’importance d’attendre les résultats officiels pour éviter une escalade des tensions. Dans un pays qui a connu des violences postélectorales par le passé, les déclarations prématurées d’un candidat d’opposition pourraient raviver les conflits politiques autour du régime de Paul Biya.
Ainsi, le climat politique au Cameroun reste tendu, alors que le pays attend avec impatience l’issue de cette élection cruciale.
Thom Biakpa