Le président Faustin-Archange Touadéra lors de la présentation du diamant / photo: Alwihda Info
Le mercredi 22 janvier, la capitale centrafricaine, Bangui, a été le théâtre d’un événement marquant avec la présentation d’un diamant exceptionnel pesant 177,95 carats. Cette découverte, survenue dans la commune de Nzako, au sud-est du pays, arrive à peine deux mois après la levée totale de l’embargo sur les exportations de diamants, en vigueur depuis 2013. Les autorités espèrent que cet événement sera un catalyseur pour relancer l’économie nationale.
Le président Faustin-Archange Touadéra a lui-même assisté à la présentation de ce joyau. Une photo le montre tenant entre ses mains cette pierre translucide, encore brute, qui ne présente aucune teinte discernable à l’œil nu. Actuellement en cours d’expertise, le diamant est décrit comme « d’une qualité exceptionnelle » par le ministre des Mines, Ruffin Bénam Beltoungou, qui souligne également sa « très grande valeur ». Il a ajouté : « Nous laissons le temps à l’équipe du Becdor [Bureau d’évaluation et de contrôle de diamant et or] d’expertiser la pierre en toute sérénité et de produire son rapport. »
Bien que la pierre soit actuellement sous la responsabilité de l’administration publique, sa propriété revient au collecteur, dont l’identité n’a pas été divulguée, qui l’a rapportée de Nzako. Cette localité, qui se trouvait récemment dans une zone à risque du processus de Kimberley, avait vu l’exportation de diamants interdite en raison de l’embargo instauré après la crise militaro-politique de 2013. Ce dernier visait à empêcher le commerce de pierres précieuses provenant de zones de conflit. Le ministre des Mines a expliqué : « Grâce à la levée de l’embargo, la population de Nzako, qui avait souffert, a pu reprendre ses activités de production. C’est ainsi qu’un artisan-minier a découvert cette précieuse pierre et l’a vendue à un collecteur qui l’a amenée à Bangui. »
Un signal fort pour l’avenir
Pour Paul Crescent Beninga, membre de la Coalition pour la société civile du processus de Kimberley, la présentation de ce diamant à Bangui est un signe d’effort en matière de transparence et de traçabilité de la part de son propriétaire. Il espère également qu’une partie des bénéfices de la vente sera investie dans le développement de la communauté de Nzako. « Nous plaidons pour que le contrat conclu avec l’acheteur du diamant prenne en compte cet aspect, c’est d’une importance capitale. Un fonds doit être créé pour soutenir le développement de la commune de Nzako », a-t-il déclaré.
Alors que certains investisseurs hésitaient à revenir en Centrafrique après des années de crise, cette découverte représente un signal fort pour la relance économique du pays, selon les autorités. Dans son discours sur l’État de la Nation, prononcé devant l’Assemblée nationale à la veille du Nouvel An, Faustin-Archange Touadéra a révélé que 107 857 carats avaient été extraits en 2023, générant environ 550 000 euros de taxes.
Thom Biakpa