Le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé/ République du Togo
C’est désormais officiel : Faure Gnassingbé, le président du Togo, a été désigné médiateur par l’Union africaine pour tenter de résoudre le conflit persistant dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Il prend la relève de son homologue angolais, Joao Lourenço, qui a occupé ce poste jusqu’au mois dernier.
Robert Dussey, le ministre togolais des Affaires étrangères, a exprimé sa gratitude envers les pays de l’Union africaine pour la confiance accordée au président Gnassingbé. Il a affirmé que ce dernier « s’engagera activement dans la quête d’une paix durable » dans la région des Grands Lacs.
Cependant, cette désignation suscite des controverses. Une quinzaine d’organisations togolaises critiquent le manque de légitimité de leur président dans ce rôle. Louis Rodolphe Attiogbé, représentant du mouvement Novation Internationale, a exprimé son scepticisme face à cette nomination.
La tâche qui attend le président togolais s’annonce ardue. Son prédécesseur, Joao Lourenço, a rencontré plusieurs revers diplomatiques. Depuis fin 2021, une demi-douzaine de trêves et de cessez-le-feu ont été proclamés dans l’est de la RDC, mais tous ont rapidement échoué. La première mission de Faure Gnassimbé sera de fusionner et d’harmoniser les deux processus de médiation en cours, ceux de Luanda et de Nairobi, afin d’éviter une multiplication des canaux de négociation.
De plus, le Qatar mène également, en toute discrétion, un processus de facilitation à Doha. C’est dans ce cadre qu’à la fin mars, à la surprise générale, les présidents rwandais et congolais ont finalement accepté de se rencontrer, après plusieurs tentatives infructueuses de l’Union africaine.
Ainsi, le président togolais se retrouve face à un défi complexe, dans un contexte où la paix dans la région des Grands Lacs reste précaire.
Thom Biakpa
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