Le gouvernement ivoirien fier d’avoir réalisé un rêve caressé depuis sept ans/ AP
La Côte d’Ivoire a franchi une étape majeure dans le développement de son secteur agricole avec l’ouverture officielle de la Bourse des Matières Premières Agricoles (BMPA), une première en Afrique de l’Ouest. Après sept années d’attente depuis son annonce, la BMPA a célébré son lancement symbolique le 28 mai, avec un échange de près de 89 tonnes de produits pour une valeur d’environ 31 millions de francs CFA. La première véritable journée de cotation a démarré ce vendredi 30 mai.
Actuellement, la bourse se concentre sur trois produits : la noix brute de cajou, la noix de cola et le maïs. L’objectif à long terme, est de fixer les prix en fonction de l’offre et de la demande à l’échelle nationale, permettant ainsi une meilleure régulation du marché.
Un système innovant pour les producteurs
Les cultivateurs ont désormais la possibilité de livrer leurs stocks aux entrepôts homologués, situés à proximité des zones agricoles. En retour, ils reçoivent un récépissé qui sert de titre de transaction à la Bourse. Raoul-Alex Zouzou, directeur d’ACBH, l’une des trois sociétés de courtage agréées, explique : « Avec ce récépissé, les producteurs peuvent rencontrer les courtiers pour vendre leur production en ligne. Grâce à la plateforme de la bourse, le courtier, en relation avec des industriels, des transformateurs et des exportateurs, proposera ces productions aux acheteurs. »
Des capacités de stockage renforcées
Les entrepôts agréés offrent une capacité de stockage totale de 500 000 tonnes, un atout considérable pour la gestion des stocks. Beh Soro, président de l’organisation interprofessionnelle de la filière anacarde, souligne les avantages de ce système : « La production de l’anacarde se fait sur une courte période, entraînant une abondance lors de la récolte. Capturer le stock pendant cette période permet de réguler le marché et de vendre plus tard, lorsque la demande est plus favorable pour le producteur. »
Perspectives d’avenir
À moyen terme, la BMPA vise à faciliter les transactions de 20 à 30 % des productions de noix de cajou brute, de noix de cola et de maïs. Les courtiers ont également établi que les cours ne pourront pas varier de plus de 10 à 15 % par séance, garantissant ainsi une certaine stabilité sur le marché. Les séances de la BMPA se tiendront du lundi au vendredi, de 10h à midi GMT.
L’ouverture de cette bourse représente une avancée significative pour l’agriculture ivoirienne, offrant aux producteurs un cadre structuré pour commercialiser leurs produits et contribuant à la dynamisation de l’économie locale. En favorisant une meilleure régulation des prix et en facilitant l’accès au marché, la BMPA pourrait transformer le paysage agricole de la Côte d’Ivoire et de la région ouest-africaine.
Cette initiative, il est bon de le noter, a été lancée en marge de la 7è édition du Salon international de l’agriculture et des ressources qui se tient depuis le 23 mai à Abidjan.
Thom Biakpa