Charles Blé Goudé (à gauche), lors de son tête à tête avec le président de la CEI/ photo: CEI
Le 11 décembre 2024, Charles Blé Goudé, président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), a eu une rencontre cruciale avec Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, président de la Commission Électorale Indépendante (CEI). L’objectif principal de cette réunion était d’explorer les conditions nécessaires pour garantir un processus électoral inclusif, transparent et apaisé, des éléments essentiels pour assurer la stabilité et la paix sociale en Côte d’Ivoire.
Au cœur des discussions, la question de la réinscription de Blé Goudé sur les listes électorales a été soulevée, en vue de l’élection présidentielle de 2025. Exclu des listes suite à une condamnation à 20 ans de prison liée à la crise post-électorale de 2010, Blé Goudé conteste cette décision, qu’il considère comme une manœuvre politique visant à l’écarter du paysage politique. Il a souligné l’importance de sa réinscription pour pouvoir participer activement aux prochaines élections.
Propositions pour une meilleure organisation électorale
Lors de cette rencontre, Blé Goudé a également présenté plusieurs propositions destinées à améliorer l’organisation électorale en Côte d’Ivoire. Parmi ses suggestions figuraient la révision de la composition actuelle de la CEI, la réalisation d’un audit de la liste électorale, ainsi que la mise à jour de cette liste conformément aux exigences du Code électoral en vigueur. Le COJEP a également plaidé pour l’instauration d’un dialogue national républicain, afin d’apaiser une atmosphère électorale déjà tendue. Le parti de Blé Goudé a exhorté la CEI à prendre des mesures concrètes pour restaurer la confiance entre l’institution et les citoyens et garantir la crédibilité des élections présidentielles de 2025.
Une demande d’amnistie controversée
Au cours de cette réunion, Charles Blé Goudé a exprimé son souhait de tourner la page sur les violences du passé et de contribuer à la réconciliation nationale. Bien qu’il ait été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) en 2021, il demeure sous le coup d’une condamnation en Côte d’Ivoire pour des crimes commis durant la crise post-électorale de 2010-2011. Dans ce contexte, il a formulé une demande d’amnistie. Cependant, cette requête suscite des débats au sein de l’opinion publique ivoirienne. Certains estiment qu’il est crucial de ne pas occulter les crimes passés et que la justice doit suivre son cours, tandis que d’autres soutiennent qu’une amnistie pour Blé Goudé pourrait favoriser l’apaisement et la stabilité du pays.
Le président Alassane Ouattara a déjà initié des mesures de réconciliation, notamment en accordant des grâces à d’autres personnalités politiques. La décision d’accorder ou non une amnistie à Blé Goudé est donc attendue avec une attention particulière, tant elle pourrait influencer le climat politique et social en Côte d’Ivoire à l’approche des élections.
Thom Biakpa