La capitale économique ivoirienne, Abidjan/ Photo: J.A
La Côte d’Ivoire vient de recevoir une excellente nouvelle des États-Unis, consolidant ainsi sa position parmi les économies africaines les plus prometteuses. En effet, l’agence Fitch Ratings a récemment confirmé la note de crédit du pays à BB-, une évaluation qui fait suite à la rehausse de sa note à Ba2 par Moody’s en mars 2024. Cette reconnaissance place la Côte d’Ivoire aux côtés de l’Afrique du Sud, dans le peloton de tête des économies subsahariennes.
Fitch souligne la résilience remarquable de l’économie ivoirienne, qui devrait afficher une croissance robuste estimée à 6,1 % en 2024, avec des perspectives d’accélération à 6,5 % à moyen terme. Cette performance dépasse largement la médiane de 3,8 % des pays notés BB, et repose sur une diversification économique accrue ainsi qu’une gestion macroéconomique prudente.
Il est important de noter que cette confirmation de note intervient dans un contexte politique sensible, à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Malgré les tensions historiques liées aux scrutins précédents, notamment la crise post-électorale de 2010-2011, Fitch exprime sa confiance dans la capacité du pays à maintenir sa stabilité politique et à poursuivre ses réformes économiques.
Mais qu’est-ce qui inspire une telle confiance à l’agence américaine ? Plusieurs facteurs peuvent être mis en avant. Tout d’abord, le gouvernement ivoirien a démontré sa détermination à maintenir une discipline budgétaire stricte, avec un déficit prévu à 4 % du PIB en 2024. De plus, les efforts de mobilisation des recettes fiscales, associés à une rationalisation des exemptions, devraient permettre d’augmenter progressivement le ratio impôts/PIB de 0,5 point par an jusqu’en 2028.
La gestion prudente des finances publiques se reflète également dans la stabilisation de la dette publique, qui devrait se maintenir à 58 % du PIB en 2024 et poursuivre sa trajectoire baissière pour atteindre 52,7 % en 2026. Cette tendance est renforcée par une amélioration significative des réserves internationales de la BCEAO, qui sont passées de 15,9 à 21,4 milliards de dollars entre fin 2023 et décembre 2024.
Cependant, des défis structurels demeurent. Le revenu par habitant reste en deçà de la moyenne des pays notés BB, et des marges de progression subsistent en matière de gouvernance. Malgré cela, Moody’s a placé la Côte d’Ivoire au deuxième rang des crédits en Afrique subsaharienne, témoignant ainsi de la confiance des institutions financières américaines dans les fondamentaux économiques du pays.
En somme, la Côte d’Ivoire se positionne comme un acteur économique de premier plan en Afrique, soutenue par des évaluations positives et une gestion macroéconomique rigoureuse, tout en devant faire face à des défis qui nécessitent une attention continue.
Thom Biakpa
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