Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), dirigé par Laurent Gbagbo, a annoncé ce mercredi 19 novembre la révocation de 22 responsables, parmi lesquels figurent plusieurs députés sortants. Ces cadres ont déposé leur candidature aux législatives du 27 décembre en tant qu’indépendants, défiant l’instruction de boycott décidée par le parti.
Début novembre, le PPA-CI avait officialisé son refus de participer au scrutin, arguant d’un climat politique « délétère » dominé, selon lui, par la répression et des poursuites judiciaires ciblées. Cette décision visait aussi à marquer le refus de reconnaître la légitimité de la présidentielle d’octobre, remportée par Alassane Ouattara avec près de 90 % des voix. Laurent Gbagbo, radié des listes électorales, n’avait pas pu s’y présenter.
Dans un communiqué, le parti explique que Laurent Gbagbo a retiré sa confiance aux cadres dissidents, estimant qu’être membre du PPA-CI implique de respecter ses orientations, « dans les moments faciles comme dans les épreuves ». Selon l’ancien président, se porter candidat revient à cautionner « la forfaiture » du scrutin présidentiel.
L’opposition fait état de 27 morts lors des violences électorales, contre onze selon le gouvernement. Aux précédentes législatives, le PPA-CI avait obtenu 18 sièges sur 255.
Alors que le PPA-CI se retire de la course, le PDCI de Tidjane Thiam a choisi de concourir et dispose actuellement d’environ soixante députés. Cette divergence stratégique au sein de l’opposition pourrait peser sur l’issue du scrutin et sur le paysage politique, encore marqué par de fortes tensions post-électorales.
Thom Biakpa




