Allons-nous assister au fameux match retour entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, lors de la présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire ? La question depuis ce wee-kend, revient dans toutes les têtes, surtout que l »ancien président ivoirien ( 2000-2011), bien qu’inéligible, a accepté, samedi 09 mars 2024, d’être le candidat du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire ( PPA-CI), le parti qu’il a créé dès son retour de la CPI, pour rompre définitivement avec le Front Populaire Ivoirien (FPI), laissé à Affi N’guessan.
Laurent Gbagbo répondait ainsi favorablement à la demande à lui faite par son parti, à l’issue d’une réunion du comité central, ce samedi à Abidjan. Ce comité, bien conscient de la situation civique et politique de son mentor, radié de la liste électorale et privé du droit de vote, en raison d’une condamnation à 20 ans de prison pour, dit-on, le braquage de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011, a déclaré qu’il » va s’efforcer d’obtenir la réinscription du nom de Laurent Gbagbo sur les listes électorales ».
Le PPA-CI a annoncé qu’il prévoit d’ailleurs, « un congrès extraordinaire pour la désignation formelle de Laurent Gbagbo comme candidat et annonce que la priorité du parti est désormais accordée à l’élection présidentielle et aux autres échéancees électorales de 2025″.
Pour le moment, tous se demandent comment le PPA-CI compte se donner les moyens d’obtenir la réinscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale après la déchéance de ses droits civiques et politiques. L’équation de prime à bord, semble difficile dans la mesure où le candidat annoncé du PPA-CI a seulement bénéficié d’une grâce de l’actuel président Alassane Ouattara, mais pas encore amnistié.
En effet, si la grâce permet au condamné de ne pas devoir purger sa peine, elle ne l’annule pas contrairement à l’amnistie. De plus, un condamné ne peut pas se présenter à une élection. Mais en Côte d’Ivoire, on a l’habitude de dire qu’en politique, tout est possible. Pour le moment, on ignore véritablement ce qu’il se passe dans le bois sacré et d’ici à octobre 2025, nul ne sait si les lignes peuvent bouger.
Samedi, lors de la réunion du comité central du PPA-CI demandant à Laurent Gbagbo d’être le porte-étendard du parti à la présidentielle de 2025, celui-ci a révélé avoir parlé avec Alassane Ouattara au téléphone, suite à la mesure prise par le chef de l’État pour accorder la grâce aux 51 prisonniers, dont des condamnés de la crise post-électorale de 2011. Si Laurent Gbagbo a affirmé avoir félicité et remercié son successeur pour l’acte posé, il est certain qu’il lui a également demandé de revoir sa situation civique et politique, dans le sens de la décrispation totale et du renforcement de la réconciliation nationale.
Laurent Gbagbo candidat à la présidentielle d’octobre 2025, va certainement ouvrir davantage cette élection sur le plan démocratique, mais surtout offrir aux Ivoiriens, une opposition alléchante entre lui et l’actuel président de la République.
En effet, si Alassane Ouattara n’a pas encore déclaré ouvertement ses intentions pour 2025, on ne sait pas comment il pourrait refuser la volonté de son parti le RHDP qui ne jure que par lui. Il suffit de regarder les motions de soutiens en faveur de sa candidature pour le prochain scrutin qui fusent de partout ces dernières semaines au sein de son parti, pour s’en convaincre.
» Allez annoncer partout en Côte d’Ivoire, que le candidat du RHDP pour la présidentielle de 2025, s’appelle Alassane Ouattara », a lancé récemment, Kandia Camara, présidente du Sénat et membre influente du directoire du RHDP au siège dudit parti à Cocody. Autant le dire, les esprits sont en train d’être préparés à la candidature de Ouattara pour la présidentielle de 2025. Et sauf cataclysme, ça sera lui, le candidat du RHDP.
Dès lors, on se met à rêver d’une retrouvaille entre Gbagbo et Ouattara sur le terrain électorale, une sorte de remake de 2010. Ce match retour tant réclamé par les partisans de ces deux cadors de la politique ivoirienne, ne manquera assurément pas de piment s’il parvenait à se concrétiser.
L’autre candidat possible se nomme Tidjane Thiam, ancien directeur général de la banque suisse Crédit Suisse, qui est devenu en décembre, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’un des principaux partis d’opposition. Bien que cette formation n’ait pas encore officiellement désigné son candidat, c’est sur lui que tous les militants du parti vert et blanc fondent leur espoir.
Thom Biakpa