L’opposition en démonstration de force à Yopougon ce samedi 9 août 2025/ Capture facebook
Ce samedi 9 août 2025, Yopougon, la plus grande commune d’Abidjan, a vibré au rythme d’une impressionnante marche organisée par le Front Commun de l’opposition. Plusieurs milliers de militants issus du PPA-CI, du PDCI-RDA et du FPI ont répondu massivement à l’appel de leurs différents leaders, pour réclamer des élections présidentielles « transparentes et inclusives » et dire non à un quatrième mandat du président Alassane Ouattara.
Dès 8 heures, les manifestants ont investi les rues de Yopougon, précisément depuis le quartier Saguidiba, jusqu’à la place Ficgayo, point d’arrivée du cortège. Arborant pancartes et banderoles, ils ont exprimé pacifiquement leur rejet d’un nouveau mandat présidentiel pour Ouattara et dénoncé la mise à l’écart des figures majeures de l’opposition.
Une mobilisation massive et pacifique
Organisée par le Front Commun — une plateforme unissant le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo et le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) désormais dirigé par Tidjane Thiam, la marche s’est déroulée dans une ambiance festive et disciplinée. Percussions, chants militants et slogans politiques ont accompagné les manifestants tout au long du parcours.
Aux côtés des militants, plusieurs cadres et responsables des partis membres du Front Commun étaient présents en première ligne, affichant une unité politique rare dans l’opposition ivoirienne. Cette mobilisation a aussi vu la participation active de représentants du Front Populaire Ivoirien (FPI), renforçant ainsi la cohésion autour de cette action politique.
« Non au 4e mandat ! », « Oui à une présidentielle inclusive »
Les mots d’ordre étaient clairs : rejeter le quatrième mandat d’Alassane Ouattara et exiger la réintégration des principaux leaders de l’opposition dans le processus électoral. Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, tous radiés ou empêchés de se présenter, étaient au cœur des revendications des manifestants.
Pour les partis de l’opposition, l’exclusion de ces figures emblématiques équivaut à un verrouillage du jeu démocratique à l’approche de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Ils exigent leur réhabilitation ainsi que des garanties claires sur la transparence du scrutin à venir.
Une démonstration de force politique
Au-delà des slogans et des revendications, cette marche constitue pour beaucoup une démonstration de la capacité de mobilisation de l’opposition, à trois mois d’un scrutin majeur. Elle envoie également un message fort au pouvoir en place : l’opposition est prête à se battre sur le terrain politique et électoral, à condition que les règles du jeu soient équitables.
L’événement de ce samedi pourrait marquer un tournant dans la dynamique pré-électorale, dans un pays où les tensions politiques restent vives malgré les appels au dialogue.
Les regards sont désormais désormais tournés vers les prochaines étapes de ce combat. Un meeting géant est à cet effet, annoncé le 16 août prochain toujours à Yopougon.
Thom Biakpa