Pour le PDCI-RDA, la réinscription de son leader Tidjane Thiam sur la liste électorale est non négociable/ AFP
Le ministère de la Justice de Côte d’Ivoire a tenu un point de presse le lundi 28 avril pour apporter des éclaircissements concernant la récente décision d’un tribunal déclarant TidjaneThiam inéligible et radié de la liste électorale, en vue de la présidentielle d’octobre prochain. Cette rencontre avec les médias visait à dissiper les doutes entourant la nationalité de l’ancien ministre et leader du PDCI.
Augustin Kouamé, directeur des Affaires civiles et pénales, a affirmé que Tidjane Thiam n’est pas apatride. Il a précisé que l’ancien ministre a retrouvé sa nationalité ivoirienne en mars 2025, après avoir perdu celle-ci automatiquement lors de son acquisition de la nationalité française. « Monsieur Thiam, qui était ivoirien par sa naissance, a recouvré sa nationalité ivoirienne automatiquement, sans formalité, depuis sa libération de son allégeance à la nationalité française », a-t-il déclaré.
Cependant, lors de la procédure judiciaire, les avocats de Tidjane Thiam ont tenté de prouver que leur client était né binational, mais les documents présentés n’ont pas convaincu la juge, qui a écarté ces preuves. Selon ses motivations, Tidjane Thiam aurait perdu sa nationalité ivoirienne en 1987, au moment de sa naturalisation française, ce qui signifie qu’il n’était plus Ivoirien au moment de son enrôlement sur les listes électorales en 2022.
Sur le plan politique, le PDCI continue de revendiquer un dialogue et la réintégration de son leader sur la liste électorale. Soumaïla Bredoumy, porte-parole du PDCI, a déclaré : « Le PDCI RDA dit non et exige un audit de la liste électorale. La nationalité exclusivement ivoirienne de Tidjane Thiam ne souffre d’aucune tâche. Son maintien sur la liste électorale est non négociable. »
En outre, les avocats de Tidjane Thiam ont annoncé qu’ils ont déposé un recours pour annuler la décision du tribunal, arguant que celle-ci n’a pas été communiquée au Ministère public. Maître Luc Adjé a souligné que « cette décision n’existe pas et ne peut pas produire d’effet. »
Cette affaire soulève des questions importantes sur la nationalité et l’éligibilité politique en Côte d’Ivoire, alors que le pays se prépare pour des élections cruciales.
T.B