L’État ivoirien multiplie les stratégies pour améliorer ses recettes fiscales/ Getty Images
Le 25 avril 2025, la Direction générale des Impôts (DGI) a tenu un séminaire à Abidjan pour présenter le bilan de ses activités et réalisations pour le premier trimestre de l’année. Lors de cet événement, Ouattara Sié Abou, le directeur général des Impôts, a révélé que les recettes fiscales pour cette période s’élevaient à 1.107,3 milliards de Fcfa, un chiffre en deçà de l’objectif initial de 1.116,8 milliards de Fcfa, entraînant un écart négatif de 9,5 milliards de Fcfa et un taux de réalisation de 99,1 %.
Malgré ce léger recul, le directeur général a souligné que les résultats du premier trimestre 2025 marquent une progression significative de 19,80 % par rapport à ceux du même trimestre en 2024, qui s’élevaient à 932,2 milliards de Fcfa. En effet, les recettes ont augmenté de 194,2 milliards de Fcfa par rapport à l’année précédente, représentant un taux de croissance de 21,3 %.
Ouattara Sié Abou a attribué le gap de 9,5 milliards de Fcfa à plusieurs facteurs, notamment les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de la réforme de l’impôt foncier, le retard dans l’application de certaines dispositions de l’Annexe Fiscale 2025, comme la facture normalisée électronique, ainsi que des perturbations notables du réseau informatique et la contreperformance de certains impôts clés.
Bien que ces résultats soient en deçà des attentes, le directeur général a salué les efforts de ses équipes. “Ces résultats, bien qu’inférieurs à notre objectif et à notre potentiel, doivent nous inciter à agir. Je vous encourage à rechercher des solutions innovantes et des stratégies adaptées à nos ambitions et défis, afin d’exploiter pleinement notre potentiel”, a-t-il déclaré.
Pour le deuxième trimestre, la DGI vise des recettes de 1.542,9 milliards de Fcfa, soit une augmentation de 39,33 % par rapport au premier trimestre 2025 et une hausse de 24,9 % par rapport au deuxième trimestre 2024. Dans cette optique, Ouattara Sié Abou a appelé ses collaborateurs à “redoubler d’ardeur, d’imagination et d’ingéniosité” pour non seulement combler le gap du premier trimestre, mais aussi constituer une provision suffisante pour l’année en cours.
Il a également insisté sur l’importance du recouvrement des arriérés et des restes à recouvrer, notamment ceux liés aux déclarations sans paiement (DSP) et aux déclarations à paiement partiel (DPP). “Nous devons également élargir notre assiette fiscale, améliorer la qualité des émissions d’impôts et renforcer le contrôle fiscal”, a-t-il ajouté.
Le thème du séminaire, “l’apport du renseignement dans la mobilisation des recettes fiscales”, a été particulièrement souligné par le directeur général. Il a expliqué que le renseignement est une voie à explorer davantage. “En plus de nos méthodes habituelles, nous souhaitons mettre l’accent sur le renseignement, qui est déjà utilisé par plusieurs corps. Il est essentiel de comprendre que celui qui détient l’information détient le pouvoir. À l’instar de nos collègues de la Douane et des Forces de défense et de sécurité, la DGI a choisi ce thème pour compléter les méthodes de travail déjà en place”, a-t-il précisé.
Dans le cadre de ses efforts pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscale, la DGI a investi dans des drones de haute technologie capables de réaliser des survols pour obtenir des vues en trois dimensions des bâtiments et des parcelles, jusqu’au sous-sol. De plus, un système de connexion interne a été développé avec d’autres administrations financières pour mieux contrôler les importations échappant aux services de la DGI. Des mesures ont également été mises en place pour s’assurer que les entreprises étrangères générant des richesses en Côte d’Ivoire s’acquittent de leurs obligations fiscales envers l’État.
Enfin, il est à noter que le séminaire a été présidé par Bamba Vassogbo, directeur de cabinet adjoint du Ministre des Finances et du Budget, représentant le ministre Adama Coulibaly, actuellement en mission aux États-Unis.
Thom Biakpa
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