Souleymane Karaté, ancien chef du protocole de Guillaume Soro/ APA
Le tribunal de première instance d’Abidjan a rendu son verdict ce mardi 10 juin 2025. Souleymane Kamaraté Koné, connu sous le nom de Soul To Soul, a été condamné à cinq ans de prison ferme, accompagné d’une amende de cinq millions de francs CFA, ainsi que d’une privation de ses droits civiques et politiques pour une durée de cinq ans.
L’ancien Directeur du protocole de Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale, a été reconnu coupable de plusieurs infractions, notamment le détournement de fonds publics, le recel de deniers publics et le blanchiment de capitaux. Les faits jugés remontent à la période où Soul To Soul était en fonction à l’Assemblée nationale. Bien que le montant exact des fonds détournés n’ait pas été précisé lors de l’audience, des sources judiciaires estiment qu’il s’élève à plus d’un milliard sept cent millions de francs CFA. Le tribunal a jugé que les preuves présentées étaient suffisamment solides pour justifier une peine dissuasive.
Un aspect notable de cette condamnation est qu’elle n’est pas accompagnée d’un mandat de dépôt, permettant ainsi à Soul To Soul de regagner son domicile après le procès. Cette décision a suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique et sur les réseaux sociaux.
La défense a dénoncé ce qu’elle considère comme une procédure entachée d’irrégularités et a annoncé son intention de faire appel. Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de poursuites judiciaires visant plusieurs personnalités proches de Guillaume Soro, qui vit en exil depuis 2020 et a lui-même été condamné à de lourdes peines en Côte d’Ivoire.
Vice-président du mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS), Soul To Soul demeure une figure emblématique du cercle de l’ancien président de l’Assemblée nationale. Il a déjà été impliqué dans plusieurs affaires judiciaires depuis la crise post-électorale de 2020.
Cette décision judiciaire, au-delà de ses implications personnelles, revêt une dimension politique significative dans un climat ivoirien marqué par la méfiance envers les institutions et les clivages persistants issus des dernières élections.
Thom Biakpa