Tidjane Thiam, Charles Blé Goudé, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro définitivement exclus de la course à la présidentielle/ Africa Radio
La scène politique en Côte d’Ivoire connaît un tournant décisif avec l’exclusion définitive de plusieurs figures de l’opposition de la liste électorale pour la présidentielle à venir. TidjaneThiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), ainsi que Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, ne figureront pas sur la liste électorale mise en ligne par la Commission électorale indépendante (CEI) dans la nuit du 3 au 4 juin.
Cette décision fait suite à une application stricte de la Constitution ivoirienne, qui stipule que seuls les candidats de nationalité ivoirienne peuvent se présenter à la présidentielle pour ce qui concerne Tidjane Thiam. Le président du PDCI-RDA, qui avait acquis la nationalité française en 1987, a été radié de la liste électorale après qu’une décision de justice a jugé qu’il n’était plus Ivoirien au moment de son enrôlement en 2022. Cette décision, fondée sur le code de la nationalité, ne peut faire l’objet d’un appel. De plus la CEI a décidé de ne pas réviser le fichier électoral avant les élections prévues fin octobre 2025.
Dans un communiqué, Tidjane Thiam a dénoncé son exclusion, la qualifiant d‘« élimination » et d’exemple d’une dérive vers une « absence totale de démocratie » en Côte d’Ivoire. Il a annoncé son intention de saisir le Comité des droits de l’homme des Nations unies, dénonçant des atteintes à ses droits civils et politiques. Thiam a appelé le gouvernement à garantir des élections libres, équitables et inclusives.
La situation a également provoqué des tensions au sein du PDCI, dont six élus au Sénat ont boycotté une plénière pour dénoncer un climat politique jugé « pesant et incertain ». Le parti a annoncé son intention d’organiser des manifestations, notamment des marches pour faire entendre sa voix.
De son côté, le parti au pouvoir, le RHDP, a rejeté les accusations de dérive démocratique, affirmant que le président Alassane Ouattara n’était pas à l’origine du retrait de Thiam,Gbagbo et les autres opposants. Les porte-paroles du RHDP ont précisé que les partis d’opposition n’étaient pas radiés de la liste électorale, les incitant à envisager d’autres options pour la présidentielle.
Cette exclusion de figures emblématiques de l’opposition soulève des questions sur l’état de la démocratie en Côte d’Ivoire et sur la capacité du pays à organiser des élections véritablement inclusives. Les mois à venir seront cruciaux pour observer l’évolution de la situation politique et les réactions des différents acteurs impliqués.
Thom Biakpa