Pour rappel 49 soldats ivoiriens avaient été arrêtés depuis le 10 Juillet dernier pendant qu’ils y étaient dans le cadre d’une mission pour l’ONU selon l’Etat ivoirien.
Après interpellation et interrogation sur les raisons de leur présence au Mali, n’ayant ni ordre de mission ni autorisation pour y être d’après les autorités maliennes, ils ont été qualifiés de mercenaires par lesdites autorités puis inculpés la mi-Août, pour « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat ».
A titre humanitaire, 3 soldates ont été libérées à la mi-septembre, réduisant à 46 le nombre de soldats détenus.
Eu égard à l’amitié entre les deux pays, plusieurs actions ont été entreprises en vue de permettre la libération des 46 autres. Ces actions sont restées sans suite et ignorées des autorités maliennes, remettant ainsi en cause l’amitié entre les deux pays.
Au cours d’un entretien qui lui a été accordé sur des médias internationaux en Septembre dernier, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU a affirmé que ces soldats détenus ne sont pas des mercenaires.
La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest CEDEAO avait donné la date du 1er Janvier comme ultimatum au Mali pour la libération de ces soldats. Une importante délégation ivoirienne, conduite par le ministre ivoirien de la Défense a ensuite séjourné dans le pays, avec à la clé des rencontres au plus haut niveau, ayant débouché sur la signature d’un Memorandum d’entente.
Le scénario envisagé par les observateurs était que les soldats soient condamnés puis graciés par les autorités maliennes avant le délai fixé par la CEDEAO.
Ce fut chose faite à une exception près. La justice du Mali a procédé au jugement puis à la condamnation desdits soldats le 30 Décembre dernier, soit deux jours avant l’ultimatum proposé par la CEDEAO.
Les 3 soldates libérées ont quant à elles écopé de la peine de mort par contumace.
Cependant, la grâce attendue lors du traditionnel discours à la Nation du Président de la Transition malienne ne s’est pas faite à ce moment-là, suscitant des inquiétudes.
Suite à tout ceci, les avocats de la défense ont, quant à eux accepté la décision du procès par le dépôt au greffe de la Cour d’appel d’un acte de non-pourvoi afin d’attester qu’ils renoncent à exercer toute voie de recours dans l’intention de pas retarder une quelconque grâce présidentielle.
Le Président du Togo, médiateur dans ce dossier a effectué une dernière manœuvre en rencontrant à Bamako Assimi Goïta, puis Alassane Ouattara à Abidjan, en quelques heures. Rien n’a filtré de ces deux rencontres.
Au soir du 06 Janvier 2023, le verdict est tombé. Les 49 soldats ont bénéficié d’une grâce présidentielle avec remise totale des peines. Le communiqué a été rendu public par le ministre d’État Ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, porte-parole du gouvernement malien Abdoulaye MAIGA.
Cette décision est la bienvenue après que la signature d’un Mémorandum d’entente relatif à la promotion de la paix et au renforcement des relations d’amitié, de fraternité et de bon voisinage entre la République du Mali et la République de Côte d’Ivoire le 22 Décembre dernier.
Rentrés le samedi 7 janvier à Abidjan, les 46 soldats libérés ont été accueillis par le Chef de l’Etat ivoirien himself, qui les a qualifiés de héros, qui peuvent être fiers d’avoir accompli leur devoir.
L’affaire est-elle classée entre la Côte d’Ivoire et le Mali ? Ou même entre le Mali et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CEDEAO ? A suivre…