Le militant anti-apartheid, Steve Biko assassiné, le 12 septembre 1977/ AFP
Félicien Kabuga, accusé de génocide et de crimes contre l’humanité concernant le massacre des Tutsis au Rwanda en 1994, demeure actuellement en détention à La Haye. Ce dernier est jugé par le Mécanisme de l’ONU, qui s’occupe des derniers dossiers du tribunal international pour le Rwanda. En août 2023, les juges avaient déclaré Kabuga inapte à subir son procès en raison de sa santé déclinante, ordonnant ainsi sa libération. À plus de 90 ans, il souffre de « démence sévère », selon l’évaluation d’experts médicaux. Cependant, le procureur a décidé de prendre les choses en main.
La question de l’avenir de Félicien Kabuga, surnommé « l’argentier du génocide », préoccupe les juges depuis plus de deux ans. Le procureur a proposé une solution : son transfert vers Kigali. L’avocat de Kabuga a cherché à obtenir l’accord d’un pays européen pour accueillir son client, étant donné que certains de ses treize enfants vivent en Belgique, en France et au Royaume-Uni. Cependant, même la France, où il avait été arrêté en mai 2020 après 26 ans de fuite, a refusé d’accueillir Kabuga.
Dans sa requête, le procureur a souligné la coopération positive avec le Rwanda, affirmant que les droits de Kabuga seraient respectés, conformément aux engagements pris par le gouvernement rwandais. Il a également demandé un transfert provisoire de Kabuga au Rwanda.
Le procès de Kabuga, qui a duré quelques mois, a été suspendu en raison de préoccupations relatives à sa santé, les juges estimant qu’il ne pouvait pas être transporté à Arusha pour y être jugé. Toutefois, le procureur a suggéré que des aménagements pourraient être faits pour faciliter son voyage. En outre, les juges ont consulté un expert indépendant sur les possibilités de transferts aéromédicaux.
Félicien Kabuga a quitté le Rwanda en 1994, en pleine période de génocide, et n’y est jamais retourné. La décision finale sur son éventuel transfert à Kigali n’est pas encore prise. Une nouvelle audience est prévue pour le 25 septembre dans un tribunal actuellement désert. Parallèlement, l’ONU à New York insiste sur la nécessité d’accélérer la clôture définitive des affaires liées au génocide.
Thom Biakpa